jeudi 28 avril 2011

en chemin

-1-



Il écrit
alors qu'il n'a plus rien à dire
dans une sorte de stupeur,

avec des mots muets
qui entoure le monde
nu et offert,

les primevères, par tâches
blanches et roses
et les pointes rouges
des rosiers sous le soleil,

la simplicité de ce qui est
où l'homme n'interviendra jamais,

vie invisible qui chemine,
comme le lombric aère la glaise !



-2-

Des mots qui dénouent
en un coup d'aile
de papillon
quelques lourds nuages
dans un coin d'horizon,

comme pour mieux souligner
le ciel qui respire soudain,

avec deux oiseaux
en plein vol
qui disparaissent
derrière les maisons,

et c'est là qu'il retrouve
son regard
et la vie qui le traverse
jusqu'au bout de ses doigts



-3-

De cette longue attente
des mots qui troublent
la blancheur de la page,

il est venu au vide,
pauvreté vécue,

comme si d'avoir cherché
si longtemps la vérité
de son poème
l'avait mené à reconnaitre
qu'au fond
reste ouverte
une bouche sans paroles

où coule l'eau de son désir
muette emprise
où disparaître,

coeur vivant
arraché à la pierre !

-3-

Etonnement en ce point

où il goûte seulement
d'être en vie,

avec les choses qui l'entourent.

Il n'était pas
toutes ces histoires
où l'on croit se reconnaître.

Il est seulement
la paix d'un moment
inexplicable,

tout est oublié et
tout le rejoint,

les arbres qui préparent
leur noce de fleurs,

le ciel blanc
qui mange le soleil,

et le silence qui
montre le chemin !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire