vendredi 30 septembre 2011

Gundecha Brothers - Kabir Bhajan in Raga Charukeshi

Poème soufi de Kabir, XVème siècle



Mon ami, espère la visite de l'Hôte tant que tu es en vie.
Plonge dans l'expérience tant que tu es en vie !
Pense...et réfléchis...tant que tu es en vie.
Ce que tu appelles "salut" appartient au temps d'avant la mort.

Si tu ne brises pas tes liens tant que tu es en vie.
Penses-tu que des fantômes s'en chargeront après ?

Cette idée que l'âme atteindra l'extase seulement parce que la chair est pourrie,
Tout cela est pur fantasme.
Ce qui est trouvé maintenant est trouvé alors.
Si tu ne trouves rien maintenant, tu termineras simplement avec un appartement dans la Cité des Morts.
Si tu fais l'amour avec le divin maintenant, dans la vie qui suit ton visage sera celui du désir satisfait.

Ainsi plonge dans la vérité, découvre qui est l'Enseignant
Et crois dans la Grande Résonance !

Voici ce que te dit Kabir : lorsque l'Hôte est recherché,
C'est l'intensité de la recherche de l'Hôte qui fait tout.
Regarde-moi et tu verras un esclave de cette intensité

jeudi 29 septembre 2011

Jorane et Sarah Slean

                                      


A l'envers

De cette impuissance
est née une fleur
légère comme le cosmos !



De l'étouffement
est venue la brise
aussi fraîche que celle
qui nait au pied
des cascades obscures !



De la faiblesse
a grandi une force
qui n'écrase personne
et à la majesté simple
d'un cèdre du Liban !

mardi 27 septembre 2011

Sopie Hunger encore

Daumal encore

"Désire ce qui ne meurt pas !"
Il avait écrit cette phrase
sous le portrait d'un poète
qu'il a aimé, qu'il aime toujours.

A-t-il bien réfléchi ?
Qu'est-ce qui ne meurt pas ?
A l'horizon un nuage
lentement disparait.
Si vive,  la mésange
gît maintenant
au pied du noisettier.
Elle disparait. Il disparait.
La terre un jour
sera brûlée par le soleil !

Qu'est-ce qui ne meurt pas ?
Il reste là avec sa question
et six mots tout simples,
et le visage de Daumal
dans la lumière
et dans sa conscience !



lundi 26 septembre 2011

la langue perdue

Sans mot,
cet homme se penche
pour toucher avec son front
le front d'un enfant,

alors réapparait,
la langue perdue

la vérité d'un feu
qui passe par le trait,
le sourire juste,
la main qui apaise,
le regard qui jamais
ne dévisage

mais ouvre la porte
des chemins frais et vivants !


dimanche 25 septembre 2011

Vivaldi - Concerto pour deux Mandolines



Il tombe

-1-

Signe du vent, au delà du mur qui s"écroule, rochers nus et une campanule sauvage qui tient bon, comme si tout s'ouvrait enfin, la seule respiration et au large, la lumière en tempête !



-2-

Il est à sa rive familière, le bruissement des arbres qui chante sa noble stature, et les oiseaux vifs comme des éclairs emportent des lambeaux de peau morte. Il est, seulement, nuage qui a la vie belle, brouillard rose de la bruyère, eau bondissante qui retrouve son chemin...

-3-

corps déplié qui rejoint le cristal des larmes, le feu vivant qui danse avec les collines,...corps tissé de fils qui ferment les plaies du ciel prêt à enfermer l'angoisse dans les abîmes !

-4-

Il s'approche, mais ceux qui l'entourent sont devenus muets. Il s'approche, mais tout est venu au delà de lui-même, comme le silence de la nuit, si intense, malgré la cigale lancinante, union du rêve et du réel !



-5-

Est-il au coeur de ce qu'il devinait enfant, livre à la main, parti en aventure, ...la promesse d'un monde où l'on accompagne l'aurore. Plus rien ne se répéte, mais une ville intérieure se fonde et grandit jusqu'à la plus haute tour où l'on rêve encore à d'autres espaces.

-6-

C'est comme s'il avait rejoint le seul lieu où le matin est une épaule, un refuge grand ouvert où il accueille les cris et la colère secrète d'être si  fragile, et qu'il berce l'enfant dont lui seul connait le nom !

-7-

Maintenant, il écoute le sommeil. Les cheveux qui en rêve entouraient sa main et la rendaient bleue de froid et de mort se sont rompus !

Il tombe sans peur,
avec la feuille d'or,

dans le tourbillon blanc
de la cascade du Grand Bois,

du haut d'une falaise
sans maison,

il tombe,

et se retrouve vivant !!

vendredi 23 septembre 2011

Ne rien faire : pas facile

On dit qu’un mime sait tout faire.
C’est faux !
Un mime ne peut pas tout faire.
Exemple :
Un jour je devais mimer un personnage qui n’avait rien à faire
Eh bien je n’ai rien pu faire !
Parce que ne rien faire, ça peut se dire,
Ça ne peut pas se faire !
En outre, je ne pouvais pas le dire
que je ne pouvais rien faire,
parce que le personnage qui n’avait rien à faire
en plus, n’avait rien à dire !
Le directeur de la salle me l’avait bien spécifié.
Il m’avait dit:
“ Pensez bien à ce que vous avez à faire ! ”
C’est-à-dire, en fait: “ Ne pensez à rien ! ”
Et il avait ajouté:
“ Surtout, ne le dites pas ! ”
Et moi, je lui avais donné ma parole de mime que je ne dirais rien.
Je suis entré sur scène et je me suis mis à ne rien faire sans rien dire !
Ça n’a l’air de rien…
mais il faut le faire… !
Il ne suffit pas de le dire… Et paradoxalement, plus je ne faisais rien,
plus les gens, dans la salle, disaient:
“ Qu’est-ce qu’il fait ? ”
Parce que le public… lui, il n’est pas fou !
Il voyait bien que je faisais quelque chose …
mais comme c’était rien, il se demandait ce que j’étais venu faire.
Les critiques, eux, par contre,
voyaient bien que je ne faisais rien,
et que je le faisais bien !
Seulement, ils s’attendaient à plus.
Et moi qui déjà ne faisais rien, je ne pouvais pas faire moins.
Alors, au bout d’un moment, dans la salle,
les gens qui ne voyaient rien
ont commencé à trouver à redire :
“ Il pourrait au moins faire un geste, avoir un bon mouvement ! ”
Ce que voyant…
j’ai fait le seul geste que pouvait se permettre quelqu’un qui n’a rien à faire…
sans que l’on puisse dire: “ Il en fait trop !”
J’ai fait… (Geste d’impuissance.) Les gens:
“ Qu’est-ce qu’il a dit ? ”
Alors là, j’ai rompu le silence.
J’ai dit : “ Mais je n’ai rien dit ! ”
Qu’est-ce que j’avais dit là !
Le directeur : “ Rideau !
Non seulement, je paye un mime à ne rien faire
et il ne le fait pas !
Mais en plus, il ne tient pas sa parole, il parle ! ”
Et il a ajouté:
“ Tenez ! Vous n’êtes même pas bon à rien!”
Le lendemain, dans la presse,
qu’en ont dit les critiques ?
Eh bien, comme je n’avais rien fait,
ils n’ont rien dit…
mais… en bien !

Raymond Devos

Philip Glass / The poet acts

jeudi 22 septembre 2011

Better Way

 

 

Paroles et traduction de Better Way

Better Way (Meilleure voie)

Ben Harper envoie par cette chanson un appel à la force des gens.
Dans cette chansons on peut comprendre que l'espoir d'un homme peut tout changer.

Push me to the edge But my will is stone
Pousse moi jusqu'au bord Mais ma volonté est comme de la pierre

Everyone I know is in the fight of their life
Chacun de vous je sais est dans la bataille de sa vie

ou have a right to your dreams And don't be deniedTu as le droit de rêver Et de ne pas être nié

I'm a living sunset
Je suis l'incarnation du coucher du soleil
Lightning in my bones
Qui éclaire mes os
Push me to the edge
Pousse moi jusqu'au bord
But my will is stone
Mais mes souhaits sont comme de la pierre
Cuz I believe in a better way
Parce que je crois en une meilleure voie

Fools will be fools
Les imbéciles seront des imbéciles
And wise will be wise
Et le sage sera sage
But I will look this world
Mais j'ai regardé ce monde
Straight in the eyes
Droit dans les yeux
I believe in a better way
Je crois en une meilleure voie
I believe in a better way
Je crois en une meilleure voie

What good is a man
Qu'a de bon un homme
Who won't take a stand
Qui ne veut pas prendre position
What good is a cynic
Qu' a de bon un cynique
With no better plan
Sans meilleur plan
I believe in a better way
Je crois en une meilleure voie
I believe in a better way
Je crois en une meilleure voie

Reality is sharp
La réalité est tranchante
It cuts at me like a knife
Elle me coupe autant qu'un couteau
Everyone I know
Chacun de vous je sais
Is in the fight of their life
Est dans la bataille de sa vie
And I believe in a better way
Et je crois en une meilleure voie

Take your face out of your hands
Retire ton visage de tes mains
And clear your eyes
Et ouvre tes yeux
You have a right to your dreams
Tu as le droit de rêver
And don't be denied
Et de ne pas être nié
I believe in a better way
Je crois en une meilleure voie
I believe in a better way
Je crois en une meilleure voie
I believe in a better way
Je crois en une meilleure voie

Tout l'amène au pardon

Pas assez liquide,
pas assez fontaine,
pas assez tendre,
l'homme est une pierre
qui se heurte au temps !
Celui qui le comprend
cherche à devenir pain
plutôt que la mort le brise !

l'enfant pleure souvent
parce qu'il voit
toutes ces pierres,
durs adultes
sur son chemin,
lui dont le coeur
est de la tendre mie !

Celui qui vieillit
à la recherche
de ce pain,
de cette fontaine,
qu'a-t-il à craindre ?
Rien ne le durcit !
Tout l'amène au pardon !

mercredi 21 septembre 2011

Sisters of Mercy




Soeurs de miséricorde
Les soeurs de miséricorde
ne sont pas parties
Elles m'attendaient
quand je croyais ne pas continuer
Elles m'ont consolé
et m'ont donné cette chanson
Oh j'espère que tu les as rencontrées
Toi qui as si longtemps voyagé
Toi qui dois quitter tout
ce que tu ne peux contrôler
A commencer par ta famille
Pour en venir à ton âme
Je suis allé où tu étais accroché
Je crois avoir vu où tu étais cloué
Si tu n'es pas un saint
Ta solitude t'indique ton péché
Elles s'allongèrent près de moi
Je leur ai fait ma confession
Elles ont touché mes yeux
et moi la rosée de leur ourlet
Si ta vie est une feuille
que les saisons arrachent et condamnent
Elles t'arracheront avec un amour
gracieux et vert comme une tige
Quand je suis parti elles dormaient
j'espère que tu les rencontreras
N'allume pas la lampe
Lis leur adresse dans le clair de lune
Et je ne serai pas jaloux
Si j'apprends qu'elles ont adouci ta nuit
Nous n'étions pas amants comme ça
Et en outre ce serait encore bien

Rouge feu

En descendant du bus,
d'une main il a touché
le feu d'un feuillage,
une branche d'érable
rouge qui penchait.

Ebloui par cette flamme,
il ne voyait plus
le flot des voitures.

Quel appel lançait
cet arbre flamboyant ?
Serait-il possible
à sa suite de s'enflammer
avant de disparaître ?

mardi 20 septembre 2011

Tatiana Parra & Andrés Beeuwsaert


Mika Ben Yami

Hennezel

Il a rêvé de la maison
de sa grand-mère,
un vent léger
dans les cheveux
près du grand cerisier
qui donnait de petites cerises
noires et parfumées !

Il a revu les cages à lapin
poussièreuses,
l'escalier si raide
qui monte au grenier,
et les hautes orties
au fond du jardin,
au pied des noisettiers.

Il cherchait toujours
un soleil au fond
du trou qu'il creusait
près du perron ensoleillé.

Il comprenait
en un instant
le dahlia et la mésange,
le chevreuil dans l'allée,
la couleuvre noire
qui  glisse sous le cresson
du ruisselet.

Et sans angoisse,
il pouvait se taire
et n'être que regard !

lundi 19 septembre 2011

Kristi Stassinopoulou "We are flying"

Une pensée pour la Grèce


Petit poucet

Encore
un peu de temps,

Une pincée,
par çi, par là,

Où arrivera-t-il ?

Regard
après regard,

Histoire d'étoiles
qui cherchent la voie lactée,

Sa vie,

Qu'a-t-elle là dessiné ?

dimanche 18 septembre 2011

Bayazid ou la vérité découverte dans les travaux ménagers.

Un homme demanda à Bayazid de le prendre comme disciple.

"Si c'est la vérité que vous cherchez, dit Bayazid, il y a des exigences à satisfaire et des charges à ne pas laisser tomber"

"Comme par exemple ?"

"Vous aurez à puiser l'eau, à fendre du bois et à faire le ménage et la cuisine."

"C'est la Vérité que je cherche, pas un emploi" dit l'homme

-et il s'en alla.

samedi 17 septembre 2011

Les oiseaux chantent dans le Sud de la Chine

Un jour, un moine dit à Fuketsu :"je vous ai entendu, un jour, dire quelque chose qui m' a laissé pantois, à savoir, que la vérité peut se communiquer sans parler et sans garder silence. Pouvez-vous m'expliquer cela, s'il vous plait ?"

Fuketsu répondit : "Quand j'étais petit garçon, dans le Sud de la Chine, ah! comme les oiseaux chantaient au milieu des floraisons du printemps !"

A sa merci

-1-

Jour ordinaire, comment y être présent, comme la lumière qui déborde de la fenêtre et s'intensifie. Il se demande encore où il habite, quelle terre il occupe, avec quelle intensité ? Pas d'autre issue qu'ici et ici se dévoile avec toute sa majesté.

-2-

Un simple galet strié de lignes blanches et noires dans sa main, il en ressent son poids, sa fraîcheur. Il contemple cette pierre qui disparaîtra bien après lui, ou même attendra l'explosion du soleil pour rentrer en fusion !



-3-

Tout passe par le regard, un regard démultiplié qui prend avec lui tous les sens, pour griffer la grisaille et que derrière apparaisse l'or qu'on ne soupçonnait pas, comme lorsqu'il s'approche plus près d'une fleur qui soudain révèle un équilibre miraculeux.

-4-

Quelque chose, mais est-ce une chose, le déborde. Il perd pied. Il en est ainsi par jour de grand vent, dans la forêt quand les feuillages se mettent à parler, ou avec le bouillonnement sonore du torrent qui avale ses pensées et le laisse dans la stupeur !



-5-

Cela le déborde. Qui affronterait-il ainsi privé de mots, traversé et reconnaissant pour un simple rayon de lumière entre deux nuages noirs, comme si tout était en voyage du plus simple au plus simple, que chaque être avance vers son extase à travers les méandres de ses futiles résistances !

-6-

Unique baiser de la réalité. Coeur simple et en paix. Juste un mot imprononçable et sans direction. parfum qui envahit unechambre. Souffrance qui coule comme de l'encre, sans rien y comprendre. Il est l'humain parmi les humains !

-7-

Et là où règne mort et désolation, il a le pouvoir de garder la porte de l'aube ouverte. La plus fragile flamme est à sa merci, la plus diaphane aile de papillon, la plus pure rosée !

vendredi 16 septembre 2011

humilité

Les deux loups

Un moine disait à son élève :
« Une lutte est en cours à l’intérieur de moi. C’est une lutte terrible entre deux loups.
L’un est plein d’envie, de colère, d’avarice, d’arrogance, de mensonge, de ressentiment,  de supériorité, de fausse fierté.
L’autre est bon, il est paisible, heureux, serein, humble, généreux, vrai et rempli de compassion.
Cette lutte a aussi lieu en toi, mon enfant, et en chaque personne.
L'élève réfléchit un instant et interrogea le moine :
Lequel des deux loups va gagner la lutte ?
Et le moine répondit simplement : Celui que tu nourris ! »


jeudi 15 septembre 2011

Ce n'est pas lui

Que ce soit
la présence
immobile du cèdre,
la pulsation
d'une étoile
dans la nuit,
le pétale
d'un sourire,
le nuage
en vrai
ou sur la toile,



que ce soit
un alphabet
mystérieux
les lignes
en labyrinthe
d'un fossile,
un poème
poignard
dans le noir
ou un roman
océan
de lueurs,

ce n'est pas lui
et cela suffit !

La maison est ouverte de richard desjardins

Prends le sentier
derrière les jalousies des villageois

Le vent d'une seule main
y secoue la forêt.
À la montagne, mets des ailes
Au mur, pense à elle.
Le diable fera claquer ses doigts
et quand tu entendras le hurlement
du loup tranchant la gorge du chien,
tu verras alors les étoiles précises
des feux sur l'autre rive.
La lune arrêtera sa course.
C'est le signal. Traverse.
La voie est libre comme toi.
Je t'envoie l'escorte de vierges.
Le mot de passe :
" Né pour aimer. "

Ils versent un pauvre miel
sur leurs mots pourris.
Ils te parlent de pénurie
et sur ta faim, sur tes amis,
ils aiguisent leur appétit.

Leur haleine brûle l'air
comme la chaux
sur le pain.

La beauté que tu oses ,
ils la saluent encore
d'un grognement de porc
fouillant dans l'auge.
Ils ont raison
comme des cadavres
et la vie les a coulés.

Ils ont tout
mais ne sont
que le ciment du havre.

Toi qui marches sur les tessons
du concert,
viens boire cette bouteille
pleine de clarté,
coulant comme un secret
sur les lèvres des amants.
Sous l'aile du huard
Le lac a calé.
C'est le moment.

Ce que tu trouves,
tu le gardes pour toi.
" Ce qui n'est pas donné est perdu. "
N'entends-tu pas battre ton cœur
dans le sourd tambour de la terre ?

Nous sommes les bêtes noires de l'ennui.
C'est toi mon pain béni.
Nous sommes la prairie,
le feu, le vent.
Nous sommes vivants.

Il est temps d'apaiser
cette fleur de la peur
qu'on appelle le monde.
Nous sommes cueilleurs,
le fruit est la Loi.
C'est nous le roi
et tout est là.

Le reste meurt ailleurs
au fond de voûtes carsidérales.

Un chant millénaire monte dans l'air.
La lampe, le lit, la nuit t'attendent.
Viens voir jusqu'où
le ciel peut couler
quand la terre est une offrande.

Et sur la nappe de toile
tendue comme une voile,
un navire de paix.

La maison est ouverte.
Les femmes-corsaires
ont mis le feu
aux galères de la nuit,
l'armateur aux fers.
j'éteins le phare,
la fanfare dort.
On peut parler

    mardi 13 septembre 2011

    Mia Doi Todd, merci la vie




    et si vous avez aimé, une très belle interprétation d'une chanson de Violeta Parra

    Victoire

    La branche brisée
    porte encore des fleurs.

    Et des fleurs fanées
    reste encore la senteur.

    Il ne sera jamais
    cette nuit où les étoiles
    semblent s'éteindre.

    Vaincu mille fois,
    reste un chant
    qui ne lui appartient pas,

    chant invincible
    où chacun retrouve
    le visage qui lui appartient,

    le visage espéré
    où l'encre de la mort
    dans le regard
    n'a laissé nulle trace !

    lundi 12 septembre 2011

    Plus loin

    Arbres disparaissez
    avec les nuages !

    Fleurs fanez-vite
    et vous visages
    comme diamants
    dans la rivière,
    effacez-vous !

    Cimes, redevenez
    noires et cruelles !

    Vertes prairies,
    brûlez sous le soleil !

    Torrents bondissez
    à la source
    et disparaissez !

    Etoiles regagnez
    le trop vaste infini !

    Et vous toutes
    étincelles
    d'un même feu
    ne dansez plus
    dans la nuit !

    la place est prête
    maintenant !

    dimanche 11 septembre 2011

    Zaz, Trop sensible

    après-midi pluvieuse

    -1-

    Comme si la pluie l'avait emprisonné dans une carapace, le poulain ne bouge plus. Des corbeaux regagnent leur gîte à la lisière de la forêt. Une mouche remonte la vitre perlée de gouttes d'eau. Silence dans la chambre aux murs nus, mal couverts d'une peinture blanche qui devient grise. Silence à peine ponctuée par des coups de tonnerre dans le lointain !

    -2-

    La pluie s'est arrêtée. Le poulain a disparu du cadre délimité par la fenêtre verte. Les corbeaux reviennent se poser sur le fil de téléphone et s'ébrouent les ailes. Un volet poussé par le vent vient claquer soudainement. Dans le silence, ce bruit sec est facile à remémorer. La lumière ne rentre plus qu'à moitié !



    -3-

    Les murs sont devenus sombres. Deux fauteuils, dont le tissu est usé à l'endroit où repose la tête, se font face à côté d'une commode sur laquelle est posée un cadre avec une vache heureuse d'avoir été photographiée, et une lampe surmontée d'un abat-jour tâché. Plus loin, un lit, avec une couette verte rayée, occupe la majeure partie de la chambre. Ce sont des choses silencieuses et qui le resteront.

    -4-

    Il respire ce silence, prend conscience de la densité de silence qui passe par ces objets, ou l'espace que délimitent les fauteuils, le vide entre les deux bras de bois, le vide sur le dessus de marbre gris de la commode, le vide avec les lignes vertes un peu froissées qui recouvrent le lit,...et le sifflement à ses oreilles que ne cesse pas malgré un bourdonnement de temps en temps, un hennissement, une voix qui prononce des mots indistincts, ou quelques notes de musique.

    -5-

    Et le volet s'ouvre à nouveau en amenant de la clarté...puis se referme. Mais il a eu le temps d'apercevoir à l'horizon, au travers d'une ligne de nuages très sombres, la blancheur d'une éclaircie.

    C'est le monde tel qu'il le voit dans cet après-midi pluvieuse, monde qui vient à ses yeux, mais aussi qu'il écoute. Le clapotis de la pluie a repris, de plus en plus fort.

    -6-

    Il ne sait rien de ce vide et de ce silence. Il voit. Il écoute en plein mystère, relié à sa respiration, au mouvement du crayon, à la mouche qui se promène sur le dos de sa main.
    Il n'imagine rien, ou plutôt il pense à la réalité du monde en son absence, fauteuils qui attendent sans impatience la venue d'un corps, paysage aux diverses nuances qui ne peuvent être perçues que par le regard, bruissement des ailes de mouche que seule l'oreille entend !

    -7-

    Il comprend aussi que ce monde sans sa conscience disparait, comme s'il était finalement l'inventeur du monde, l'inventeur de ce qui est. Et c'est par ce silence que cela passe, silence derrière les choses, derrière ce qui apparaît, silence qui est paix encore plus profonde quand il ferme les yeux.

    -8-

    Il écrit presque les yeux fermés. Le vent souffle plus fort. Le volet claque. la musique a disparu ainsi que la voix. Comme des vagues, les gouttes d'eau viennent le bercer. Il écoute seulement, nullement effrayé de n'être que là et présent dans l'absence de pensées particulières ou sentiments, là, presque devenu un fauteuil aux bras ouverts ou cri d'une hirondelle qui se prépare au retour, là laissant vivre le silence et l'espace qui l'entoure où peut se déployer la vie let les mille particularités de son chant.

    samedi 10 septembre 2011

    Albert Einstein : Une illusion d'optique de la conscience






    Un être humain est une partie d'un tout que nous appelons univers, une partie limitée dans le temps et l'espace.
    Nous nous expérimentons, nous nous pensons et nous nous ressentons comme séparés du reste. Une sorte d'illusion d'optique de la conscience.
    Cette illusion est une sorte de prison, nous limitant à nos désirs personnels et à l'affection de quelques personnes proches.
    Notre tâche doit être de nous libérer de la prison en élargissant notre cercle de compassion pour embrasser toutes les créatures vivantes et l'ensemble de la nature dans sa beauté ...
    La vraie valeur d'un être humain se trouve essentiellement dans la mesure où il a pu se libérer du soi...
    Nous allons avoir besoin d'une toute nouvelle manière de penser, si l'humanité doit survivre.

    Deux chanteuses à découvrir




    vendredi 9 septembre 2011

    Maturité

    Extrait du livre « Au-delà de la psychologie»
    d'Osho

    Les qualités d'une personne mûre sont très étranges.
    D'abord, elle n'est pas une personne, elle n'est plus un moi, elle a une présence, mais elle n'est pas une personne.
    Ensuite, elle est plutôt comme un enfant…simple et innocente.
    C'est pourquoi je dis que les qualités d'une personne mûre sont très étranges, parce que la maturité donne l'idée de quelqu'un qui a de l'expérience, qui a vieilli, pris de l'âge... Physiquement cette personne peut être vieille, mais spirituellement elle est un enfant innocent. Sa maturité n'est pas seulement l'expérience gagnée dans la vie ; elle ne serait alors pas un enfant et elle ne serait pas une présence non plus ; elle serait une personne expérimentée, avec beaucoup de connaissances, mais pas mature.

    La maturité n'a aucun rapport avec vos expériences de vie.
    Elle a quelque chose à voir avec votre voyage intérieur, avec les expériences intérieures.

    Plus quelqu'un va profondément en lui-même, plus mature il est. Lorsqu'il a atteint le centre même de son être, il est parfaitement mature ; mais à cet instant-là, la personne disparaît, seule reste la présence.
    Le moi disparaît, ne reste que le silence.
    Le savoir disparaît, ne reste que l'innocence.
    Selon moi, la maturité est un autre nom pour réalisation ; vous êtes arrivé à l'accomplissement de votre potentiel, c'est devenu réel. La graine a parcouru un long voyage et a fleuri.

    La maturité a un parfum. Elle donne une beauté immense à l'individu. Elle donne l'intelligence, l'intelligence la plus pénétrante qui soit. La maturité rend cette personne rien d'autre qu'amour. Son action est amour, son inaction est amour ; sa vie est amour, sa mort est amour. Elle est juste une fleur d'amour.
    L'occident a des définitions de maturité qui sont très infantiles. En occident, maturité veut dire que vous n'êtes plus innocent, que vous avez mûri par des expériences de vie, que vous ne pouvez pas être trompé facilement, que vous ne pouvez pas être exploité, que vous avez en vous quelque chose comme un roc solide, une protection, une sécurité.
    Cette définition est très banale, très matérielle. Oui, dans le monde vous trouverez des gens mûrs de ce type. Mais la façon dont je considère la maturité est totalement différente, diamétralement opposée à cette définition. La maturité ne fera pas de vous un roc ; elle vous rendra si vulnérable, si doux, si simple.

    jeudi 8 septembre 2011

    Tritha Sinha et Michel Thiboult

    Momo

    extrait du livre "Momo" de Michael Ende

    Ce que Momo savait faire comme personne, c'était écouter.
    Certains lecteurs penseront peut-être que cela n'a rien d'exceptionnel, que c'est à la portée de tout le monde. Mais c'est là une erreur.
    Seuls très peu de gens savent vraiment écouter, et Momo, elle, écoutait d'une manière absolument unique.
    Elle savait écouter avec une intensité telle qu'à des personnes plutôt bêtes venaient soudainement des pensées très intelligentes.
    D'aucuns pourraient croire qu'elle suscitait ces pensées en disant ou en demandant quelque chose, mais pas du tout. Elle était simplement assise là, écoutant avec toute son attention, avec toute sa compassion, en regardant l'autre de ses grands yeux noirs.
    C'est alors que du plus profond de son interlocuteur surgissaient des pensées dont celui-ci n'avait jamais soupçonné l'existence.
    Momo écoutait d'une manière telle que des gens complètement paumés et indécis savaient tout à coup très bien comment s'en sortir eux-mêmes. Des timides acquéraient assurance et témérité, des malheureux qui ne voyaient pas le bout leurs peines retrouvaient espoir et joie de vivre.
    Et lorsque quelqu'un confiait tristement à la petite Momo que sa vie était complètement ratée, qu'il n'était qu'un parmi des millions d'autres, qu'il n'avait pas la moindre importance, qu'il était complètement inutile, il comprenait, tout en parlant et d'une façon mystérieuse, que tout cela était absolument faux, que tel qu'il était, il était unique parmi les hommes sur cette terre et c'est pourquoi il avait, lui aussi, son importance.
    Voilà comment Momo savait écouter.

    mercredi 7 septembre 2011

    Désert

    Ce point est ma montagne
    à gravir sans agir
    Intelligence !
    Le chemin t’emmène
    Au merveilleux désert,
    Au large, au loin,
    Sans limite il s’étend.
    Le désert n’a
    Ni lieu ni temps,
    Il a sa propre guise.


    Ce désert est le Bien
    Par aucun pied foulé,
    Le sens créé
    Jamais n’y est allé :
    Cela est; mais personne ne sait quoi.
    C’est ici et c’est là,
    C’est loin et c’est près,
    C’est profond et c’est haut,
    C’est donc ainsi
    Que ce n’est ça ni ci.

    Poème de Maitre Eckart, strophes 4 et 5.






    mardi 6 septembre 2011

    katie melua

    La question

    Dans un ciel impavide
    un goeland en plein vol
    soudain disparaît.
    Que reste-t-il ?

    Au coeur d'une rose
    les diamants de la rosée
    soudain s'évaporent.
    Que reste-t-il ?

    Sur une plage blanche
    que lisse le vent
    l'écriture des pas
    sous la caresse de l'eau
    peu à peu s'efface.
    Que reste-t-il ?

    Il va disparaître.
    Que restera-t-il?

    lundi 5 septembre 2011

    Mari Boine

    Il voulait aller là.
    Lentement, il a compris
    que là
    était déjà venu !

    Et lui,
    sans cesse,
    allait ailleurs.

    Mais là
    le suppliait :
    "Reste ! Reste !"

    Demeurera-t-il ?


    le secret

    il a apporte un secret.
    L'écouterez-vous ?
    Approchez plus près,
    sa voix est si faible !

    Tendez bien l'oreille !
    Quelques mots
    et ce sera tout !

    Pour l'heure,
    il s'en va.
    Il a encore
    peur de vous !