Montagne vide. Plus personne en vue.
Seuls echos des voix résonnant au loin.
Rayon du couchant dans le bois profond :
Sur les mousses un ultime éclat : vert
Wang Wei
En face de moi qui l'a planté, le camélia ?
Personne sous la fine pluie, je suis seul là
à te parler, sans que tu me comprennes.
Toi, seule éclose en pleine neige, rouge flamme
Su Shih
Humble fleur dressée
au creux d'un mur.
Ton bonheur d'être toi même te suffit
pour être au centre de l'univers
Ping Hsin
mercredi 31 octobre 2012
Bashung / Sur un trapèze
On dirait qu'on sait lire sur les lèvres et que l'on tient tout les deux sur un trapèze.
On dirait que sans les poings on est toujours aussi balèzes
et que les fenêtres nous apaisent
instrumental
On dirait que l'on soufflerait sur les braises
On dirait que les pirates nous assiègent
Et que notre amour c'est le trésor
On dirait qu'on serait toujours d'accord
instrumental
J'ai traqué les toujours, déssossé les déesses, goûté aux alentours souvent changé d'adresse
ce qui nous entoure l'extension de nos corps
quand nous sommes à l'écart mineur chercheur d'or
instrumental
quand faut-il être fou que faut-il être encore ? (bis)
On dirait qu'on sait lire sur les lèvres et que l'on tient tout les deux sur un trapèze
On dirait que sans les poings on est toujours aussi balèzes
et que les fenêtres nous apaisent
instrumental
Peut-être que la nuit nous aura fait la trêve et qu'aujourd'hui ton sourire fait grève
id. 1ere strophe
instrumental
Peut-être que la nuit le monde fait la trêve et qu'aujourd'hui ton sourire fait grève
On dirait qu'on sait lire sur les lèvres et qu'on tient tout les deux sur un trapèze
id. 1ere strophe
On dirait que sans les poings on est toujours aussi balèzes
et que les fenêtres nous apaisent
instrumental
On dirait que l'on soufflerait sur les braises
On dirait que les pirates nous assiègent
Et que notre amour c'est le trésor
On dirait qu'on serait toujours d'accord
instrumental
J'ai traqué les toujours, déssossé les déesses, goûté aux alentours souvent changé d'adresse
ce qui nous entoure l'extension de nos corps
quand nous sommes à l'écart mineur chercheur d'or
instrumental
quand faut-il être fou que faut-il être encore ? (bis)
On dirait qu'on sait lire sur les lèvres et que l'on tient tout les deux sur un trapèze
On dirait que sans les poings on est toujours aussi balèzes
et que les fenêtres nous apaisent
instrumental
Peut-être que la nuit nous aura fait la trêve et qu'aujourd'hui ton sourire fait grève
id. 1ere strophe
instrumental
Peut-être que la nuit le monde fait la trêve et qu'aujourd'hui ton sourire fait grève
On dirait qu'on sait lire sur les lèvres et qu'on tient tout les deux sur un trapèze
id. 1ere strophe
Deux ânes
Deux ânes paisibles
broutent dans la prairie
recouverte de coucous.
La pluie froide qui
tombe sur leur échine
ne les fait pas tressaillir.
Ils font partie du paysage.
Même s'ils bougent,
ils sont comme immobiles !
La pluie redouble de vigueur
si bien que les rares oiseaux
restent silencieux.
Il ne faudrait pas qu'un promeneur
vienne à passer.
Même discret, sa place n'est pas ici !
broutent dans la prairie
recouverte de coucous.
La pluie froide qui
tombe sur leur échine
ne les fait pas tressaillir.
Ils font partie du paysage.
Même s'ils bougent,
ils sont comme immobiles !
La pluie redouble de vigueur
si bien que les rares oiseaux
restent silencieux.
Il ne faudrait pas qu'un promeneur
vienne à passer.
Même discret, sa place n'est pas ici !
mardi 30 octobre 2012
Dominique A. Tout sera comme avant
Tout sera comme avant
Sous les manteaux d'été
Comme avant d'exister
Comme avant
Dans la cour encombrée
Les filles assises en rang
Les cavaliers
Tout sera comme avant
Quand vous me reverrez
Les neiges auront fondu
Sur la terre engorgées
Dans le soir trébuchant
Je vous raconterai ...
Tout sera comme avant
Je vous le promets
Enfin
Revenus des avalanches
Du feu juché sur les branches
Du long chemin noir sorti
Chacun
Tirant à soi un enfant
Avec l'air d'avoir en lui
Absorbé toutes les nuits
Depuis le commencement
Tout sera comme avant
Tout sera comme avant
Quand vous vous souviendrez
Les abords de l'école
Où nous étions jetés
Et le soir trébuchant
Dans la cour encombrée
Sous le verre éméchés
Les jambes qui se décollent
Tout sera comme avant
De s'élever
Le ciel a fait son temps
Bien assez
Sous les lambeaux d'été
Je vous en direz tant
Je vous promets
Tout sera comme avant
Sous les manteaux d'été
Comme avant d'exister
Comme avant
Dans la cour encombrée
Les filles assises en rang
Les cavaliers
Tout sera comme avant
Quand vous me reverrez
Les neiges auront fondu
Sur la terre engorgées
Dans le soir trébuchant
Je vous raconterai ...
Tout sera comme avant
Je vous le promets
Enfin
Revenus des avalanches
Du feu juché sur les branches
Du long chemin noir sorti
Chacun
Tirant à soi un enfant
Avec l'air d'avoir en lui
Absorbé toutes les nuits
Depuis le commencement
Tout sera comme avant
Tout sera comme avant
Quand vous vous souviendrez
Les abords de l'école
Où nous étions jetés
Et le soir trébuchant
Dans la cour encombrée
Sous le verre éméchés
Les jambes qui se décollent
Tout sera comme avant
De s'élever
Le ciel a fait son temps
Bien assez
Sous les lambeaux d'été
Je vous en direz tant
Je vous promets
Tout sera comme avant
En l'attente de ce jour
Un jour peut-être
hommes et femmes
se comprendront
si fort et si bien
que parler et écrire
deviendra inutile !
De coeur à coeur
se fera la rencontre
et le regard
suffira au partage !
En l'attente de ce jour
laisse-moi encore une fois
plonger mon regard
dans la braise du tien !
hommes et femmes
se comprendront
si fort et si bien
que parler et écrire
deviendra inutile !
De coeur à coeur
se fera la rencontre
et le regard
suffira au partage !
En l'attente de ce jour
laisse-moi encore une fois
plonger mon regard
dans la braise du tien !
Même les arbres
Les limites
du monde
s'effacent
comme pour
écrire
qu'il n'est plus
temps
de regarder
à l'extérieur :
même les arbres
chauves et noirs
renvoient au coeur !
du monde
s'effacent
comme pour
écrire
qu'il n'est plus
temps
de regarder
à l'extérieur :
même les arbres
chauves et noirs
renvoient au coeur !
lundi 29 octobre 2012
L'espoir matérialisé
Comme les figuiers sur les chemins, comme les peupliers qui se mirent ensemble dans la rivière, comme les amandiers de la vallée d’Abdalajis lorsqu’ils s’habillent de blanc au printemps, comme les couchers de soleil, ainsi est la quiétude du Maître.
Des parents qui venaient avec leurs enfants, lui demandèrent :
« Parle-nous des enfants. »
Lui s’assit à l’ombre des peupliers au détour du chemin, puis les invita tous à s’asseoir et leur dit :
« Les enfants sont l’espoir matérialisé d’une nouvelle génération. Ils sont la nouvelle impulsion des générations pour grimper plus haut dans l’Evolution. Ils sont comme les fleurs précoces qui cherchent dans l’allégresse le chemin vers le Soleil, fait de sincérité et de tendresse.
Comme le lierre attend l’humidité du soir, ils guettent la compréhension.
L’enfant est une graine que les mains des parents doivent semer avec tendresse dans la terre des circonstances, sans lui retirer l’aliment de
« l’explication ».
Je vous dirai :
« Apprenez à être les frères en âge de vos enfants ; ils vous enseigneront un monde qui s’est endormi en vous car vous n’avez su le retenir. Ils ne peuvent grimper jusqu’à vous, mais vous pouvez descendre jusqu’à eux pour les aider à fleurir. Avec quelle délicatesse prendrez-vous soin du jardin de leurs sentiments pour qu’ils ne se fanent pas ? Avec quelle attention serez-vous leur haleine sans les étouffer !
Un homme, n’est-il pas l’éducation d’un enfant ? Combien d’hommes existent chez qui « l’éducation » tua l’enfant ! Combien baillonnent chaque jour la bouche de leur enfant intérieur, puis donnent la main à l’hypocrisie et ses amies mensonge et apparence ?
L’éducation n’est-elle pas devenue la science d’apprendre à feindre ?
Ainsi l’homme, arrivé à un certain âge, possède un peu de tout sauf de lui-même. Cela génère un monde extérieur factice et apparent, empreint de formalismes et de complexes, à l’opposé du Naturel.
La mère-fleur fécondée par le pollen, se sacrifie, s’effeuille et se fane pour donner le fuit, son enfant ; elle fait tout cela dans le silence de son cœur. Ainsi la mère doit-elle se sacrifier pour ses enfants et les conduire sur le chemin de l’aube avec la tendresse et la chaleur qu’elle seule peut leur donner.
Toute civilisation commence à décliner quand la femme oublie qu’elle est Mère. Les générations qui naîtront d’elle ne seront plus équilibrées et les fruits que son ventre apportera, quelle protection trouveront-ils ? »
Dialogues avec Abul-Beka
Le sais-tu toi ?
Vaincus par le gel
les cosmos baissent la tête.
Au moindre souffle
les feuilles d'or du bouleau
tombent sur la pelouse
blanchie de givre.
Le jardin se meurt,
se réfugie dans
la tombe de l'hiver.
Tout flétrit et se dénude !
Les arbres sur la colline
tentent de résister.
Leurs feuillages se fardent
pour échapper
au passage gris
de la bise furieuse.
Leurs branchages d'os noirs
n'éviteront pas
la blancheur
du gel et de la neige.
Et lui, comment
s'enfoncera-t-il
dans ce désert qui vient,
dans cette nuit
du dépouillement,
maintenant que disparait
les dernières lueurs
de l'étoile sauvage ?
Sera-t-il assez nu
pour se glisser
dans l'anfractuosité
du soleil naissant ?
Embrassera-t-il l'hiver
sans aucun détour
comme les champs
gorgés d'eau
qui s'offrent au ciel ?
Le poison amer
du mensonge
que les hommes
organisent
s'écoulera-t-il
avec la pluie de novembre ?
Que choisira-t-il ?
Le sais-tu toi
qui aborde
les mêmes rivages,
lorsque les mots s'effritent
comme le bîstre
dans l'âtre que
le temps a noirci,
et qu'il ne reste plus
que l'étonnement muet d'être ?
Epousera-t-il son paysage
pour vivre à l'intérieur uniquement,
en ce silence qui
n'efffraye que les masques ?
Offrira-t-il cet abîme
comme lieu de repos
pour le souffle ?
Ou s'accrochera-t-il
au dernier mirage
qui retient dans ses chaines
l'homme effrayé
par l'âpreté de la nuit
et la brûlure du feu
qui couve l'enfant innocent,
le seul maître ?
les cosmos baissent la tête.
Au moindre souffle
les feuilles d'or du bouleau
tombent sur la pelouse
blanchie de givre.
Le jardin se meurt,
se réfugie dans
la tombe de l'hiver.
Tout flétrit et se dénude !
Les arbres sur la colline
tentent de résister.
Leurs feuillages se fardent
pour échapper
au passage gris
de la bise furieuse.
Leurs branchages d'os noirs
n'éviteront pas
la blancheur
du gel et de la neige.
Et lui, comment
s'enfoncera-t-il
dans ce désert qui vient,
dans cette nuit
du dépouillement,
maintenant que disparait
les dernières lueurs
de l'étoile sauvage ?
Sera-t-il assez nu
pour se glisser
dans l'anfractuosité
du soleil naissant ?
Embrassera-t-il l'hiver
sans aucun détour
comme les champs
gorgés d'eau
qui s'offrent au ciel ?
Le poison amer
du mensonge
que les hommes
organisent
s'écoulera-t-il
avec la pluie de novembre ?
Que choisira-t-il ?
Le sais-tu toi
qui aborde
les mêmes rivages,
lorsque les mots s'effritent
comme le bîstre
dans l'âtre que
le temps a noirci,
et qu'il ne reste plus
que l'étonnement muet d'être ?
Epousera-t-il son paysage
pour vivre à l'intérieur uniquement,
en ce silence qui
n'efffraye que les masques ?
Offrira-t-il cet abîme
comme lieu de repos
pour le souffle ?
Ou s'accrochera-t-il
au dernier mirage
qui retient dans ses chaines
l'homme effrayé
par l'âpreté de la nuit
et la brûlure du feu
qui couve l'enfant innocent,
le seul maître ?
dimanche 28 octobre 2012
Le sourire, par Le Clézio
Le sourire est cet instant de solitude extrême, de solitude admirable. Il est le moment du retour, le miracle peut-être. Pour rien, ni pour personne, dirigé vers le monde immense, le sourire est l'ornement de la vie. C'est à dire que la beauté n'a d'autre raison que cette illumination du monde, cet éclaircissement"
J.M.G. Le Clézio
J.M.G. Le Clézio
Barbara, J'ai tué l'amour
Qu'a pris la vie du bon côté,
D'une fille perdue qui va son chemin
Sans trop chercher à s'y retrouver.
Quand un garçon me fait la cour,
Ça m'fait plus rien : j'ai l'habitude.
Ça m'amuse deux ou trois jours
Puis je retourne à ma solitude.
J'ai tué l'amour
Parce que j'avais peur,
Peur que lui n'me tue
À grands coups d'bonheur.
J'ai tué l'amour.
J'ai tué mes rêves.
Tant pis si j'en crève.
J'fais pas l'amour pour de l'argent
Mais il m'reste plus beaucoup de vertu.
C'est presque aussi décourageant
Que d'faire les cents pas dans la rue.
Maintenant, mon coeur est ensablé.
Il a cessé de fonctionner
Le jour même où je l'ai quitté,
Sans trop savoir où ça m'mènerait.
J'ai tué l'amour
Parce que j'avais peur,
Peur que lui n'me tue
À grands coups d'bonheur.
J'ai tué l'amour.
J'ai tué mes rêves.
Tant pis si j'en crève.
Quand j'pense que pour ma liberté,
J'ai brisé, cassé notre chaîne,
Quand j'pense qu'il y avait qu'à s'aimer,
Qu'à mettre ma main dans la sienne.
Maintenant je l'ai ma liberté,
Comme un fardeau sur mes épaules.
Elle m'sert tout juste à regretter
D'avoir joué le mauvais rôle.
J'ai tué l'amour
Parce que j'avais peur,
Peur que lui n'me tue
À grands coups d'bonheur.
J'ai tué l'amour.
J'ai tué mes rêves.
Aujourd'hui j'en crève.
Loin des sables
Et pourtant la mer,
là-bas, est en paix.
Même les vagues
se sont tues !
Que peuvent raconter
les hommes au dévoilement
de l'immensité ?
Que de paroles
qui se perdent
comme fumée
de cigarette !
Sur le seuil,
prêt de rejoindre
le vent qui descend
des dunes vers le rivage,
il n'a plus peur
des regards qui jouent
encore la comédie !
Une autre lumière
l'emporte peu à peu,
loin des sables,
vers le large !
tableau de Gaspard David Friedrich
là-bas, est en paix.
Même les vagues
se sont tues !
Que peuvent raconter
les hommes au dévoilement
de l'immensité ?
Que de paroles
qui se perdent
comme fumée
de cigarette !
Sur le seuil,
prêt de rejoindre
le vent qui descend
des dunes vers le rivage,
il n'a plus peur
des regards qui jouent
encore la comédie !
Une autre lumière
l'emporte peu à peu,
loin des sables,
vers le large !
tableau de Gaspard David Friedrich
samedi 27 octobre 2012
Quelle noblesse
Rougissez d'avoir tenu si longtemps
votre âme en souci de l'accident,
au ras de terre et privée de l'essence.
Si la simplicité vous eut accoutumée à elle-même,
cachée dans sa lumière,
vous seriez franche de forme et d'images.
Vous devez être en grande erreur
de chercher au dehors la lumière en parties,
alors qu'elle est toute en vous et vous libère totalement.
Si vous voulez devenir maitre
en cette philosophie, ne vous affirmez pas :
laissez toute chose, avec vous-même.
Ah ! Dieu, quelle noblesse
Que cette libre vacuité,
où l'amour abandonne amoureusement tout le reste
et ne cherche rien hors de Lui-même,
puisque dans sa pure Unité,
il enclôt l'éternité bienheureuse.
Hadewijch d'Anvers
"Mengeldichten"
Dead Can Dance - Don't Fade Away
Ne disparais pas
Ne disparais pasfille aux yeux bruns
Viens avec moi
Je remplirai ton cœur de joie
Et en dansant nous vaincrons la solitude
Cherchant consolation dans notre sagesse partagée
Nous tournant vers le présent et l’éternité
Brûlant la peur dans nos auras féériques
Dis ce que tu penses
Penses ce que tu dis
J’ai entendu dire que l’innocence
Nous a tous égarés
Mais ne les laisse pas te définir et te briser
Le monde est jonché des ruines de leurs rêves creux
Le silence est leur seule vertu
Enfermés dans leurs cris muets
Mais pour l’instant
Partons, dansons
Toute cette nuit étoilée
Remplie de la lueur d’astres magiques
Et à l’aube
Notre soleil se lèvera
Apportant une symphonie de chants d’oiseaux
Ne me repousse pas maintenant
Laisse moi rester là un moment
Tu sais que la vie est trop courte
Laisse moi me baigner dans ton sourire
Je transcende
La chute du jardin d’Eden
A l 'approche
A l'approche
de la mort
de leurs feuillages
qui se colorent
les arbres sentinelles
au bord des routes
se révèlent
singuliers,
uniques !
leçon à tirer ?
de la mort
de leurs feuillages
qui se colorent
les arbres sentinelles
au bord des routes
se révèlent
singuliers,
uniques !
leçon à tirer ?
vendredi 26 octobre 2012
Réussir sa vie
"C'est quoi, réussir sa vie, sinon cela, cet entêtement d'une enfance, cette fidélité simple :
Christian Bobin
ne jamais aller plus loin que ce qui vous enchante à ce jour, à cette heure.
Emprunter ce chemin qu'on ne suit qu'à s'y perdre."
Emprunter ce chemin qu'on ne suit qu'à s'y perdre."
Christian Bobin
"La part manquante."
Camille - Quand je marche
Quand je marche je marche
Quand je dors je dors
Quand je chante je chante
Je m'abandonne...
Quand je marche, je marche droit
Quand je chante, je chante nue
Et quand j'aime, je n'aime que toi
Quand j'y pense
Je ne dors Plus
Je suis ici
Je suis dedans
Je suis debout
Je ne me moquerais plus de tout
Entends tu (m'as tu dit)
(Le chant du monde) à l'heure de pluie
Quend l'aube se lève je la suis
Et quand la nuit tombe
Je tombe aussi
Je suis ici
Je suis dedans
Je suis debout
Je ne me moquerais plus de tout
(...)
Quand j'ai faim
Tout me nourrit
Le cri des chiens et puis la pluie
Quand tu pars, je reste ici
Je m'abandonne
Et je t'oublies
Trois questions
-1-
Es-tu capable
De déposer
Une plume
Ou une flamme
Au cœur
D’une étoile
Qui ne fuit
Que les éclats
De ta voix ?
-2-
Peux-tu
Veiller
Sur toi-même
A peine né,
Oiseau
Aux ailes
Qui se déplient
Avec ton estime,
Ton respect ?
-3-
Vas-tu
Respirer
Le seul air
Où ta vie
Est enfin
Accordée
A ce qui t’ennoblit ?
Es-tu capable
De déposer
Une plume
Ou une flamme
Au cœur
D’une étoile
Qui ne fuit
Que les éclats
De ta voix ?
-2-
Peux-tu
Veiller
Sur toi-même
A peine né,
Oiseau
Aux ailes
Qui se déplient
Avec ton estime,
Ton respect ?
-3-
Vas-tu
Respirer
Le seul air
Où ta vie
Est enfin
Accordée
A ce qui t’ennoblit ?
jeudi 25 octobre 2012
Comme un aigle
Tiens-toi sans image et lâche toute emprise, c'est là que réside la plus grande joie.
Henri Suso, Tel un aigle, p. 44
Feu de tout bois
Parfois il attend en silence
Un mot, un éclair !
C’est une manière
Comme une autre
De dire oui à ce qui est,
De regarder en face
Le visage de l’angoisse,
De chercher jusqu’à l’épuisement
Dans des couloirs vides
cette présence,
Mais parfois
Il n’y a rien,
Et ce rien est une offrande
Malgré tout !
mercredi 24 octobre 2012
A pleines brassées
Cette souffrance d'être
que répare-t-elle ?
Il voit des vivants
qui n'ont pas attendu
la fin du temps
pour quitter les tombeaux !
Et c'est à pleines brassées
qu'ils inondent de fleurs
le désert né des refus de l'homme !
Tableau de Matisse : "le bonheur de vivre"
que répare-t-elle ?
Il voit des vivants
qui n'ont pas attendu
la fin du temps
pour quitter les tombeaux !
Et c'est à pleines brassées
qu'ils inondent de fleurs
le désert né des refus de l'homme !
Tableau de Matisse : "le bonheur de vivre"
mardi 23 octobre 2012
Se vider
Un élève pose plein de questions au maître zen. Le
maître lui propose alors de boire un thé. Il sert l'élève en remplissant sa
tasse avec la théière. Mais une fois la tasse pleine, il continue de verser.
L'élève dit : Maître, la tasse est pleine, et vous continuez de verser!
Oui, répond ce dernier, c'est comme ton esprit, il est déjà plein et ne peut plus rien écouter de neuf. Il faut d'abord le vider.
L'élève dit : Maître, la tasse est pleine, et vous continuez de verser!
Oui, répond ce dernier, c'est comme ton esprit, il est déjà plein et ne peut plus rien écouter de neuf. Il faut d'abord le vider.
Pour la paix
Personne ne le connaît !
Il est l’étranger
Sur une terre désolée !
Contre mille blessures,
Il sème une graine,
Qui la verra germer ?
La haine tisse son filet,
Il coupe une maille
Dans le noir
Sans jamais savoir
Qui par là s’échappera !
Dans un fleuve de larmes
Il cherche un diamant,
Parmi un monceau d’armes,
Il voit une fleur pousser !
Personne ne le connaît,
Mais quand il mourra,
Peut-être irez-vous
Vous promener au calme
A l’ombrage de sa forêt ?
lundi 22 octobre 2012
Cela avancera-t-il ?
-1-
Mots répétés dans le silence,
vies qui désirent
plus de vie,
envol de merles
aux ailes énergiques
entre les pommiers
perdus sous la pluie,
mots toujours,
balbutiement,
désir que cela s'ouvre,
désir d'embrasement
au coeur d'une coupe
nue et vide,
-2-
Et dans ce silence,
et dans ces détails,
la miette de pain
au coeur de l'assiette,
la tâche de brûlure
sur le couvre-lit blanc,
le papier peint verdâtre
qui se décolle,
demeure une soif de vie,
grande libératrice,
qui passerait,
surgissement, fraîcheur,
enfant époumoné
aux joues rouges,
neige mystérieuse
transparente
sur un monde
qui se transfigure,
-3-
désir qui rencontre
un autre désir,
eaux froides, noires,
qui se referment
pendant qu'une averse
trouve un passage
vers le coeur bon !
Et pourtant des Jonas
comme cet homme noir
aux yeux injectés de sang,
avalés par le métro,
engloutis par la ville,
cherchent l'issue !
-4-
Cela se révélera-t-il enfin ?
Cela avancera-t-il ?
En poussant la porte
un matin, les rues
seront-elles envahies
d'oiseaux sans noirceur ?
Et c'est dans ce chaos
qu'il se tient,
dans cet embrouillamini
qu'il chante plus loin,
sur un chemin de bocage
avec des arbres plantés
juste au bon endroit
et le rouge de l'amanite
tue-mouches,
promesse de plénitude !
-5-
Il chante qu'il n'a
pas encore commencé,
que rien n'est commencé,
que tout est à recommencer,
et que son élan ne trouve
élan que sous cette voute céleste
aux confins ignorés !
-6-
Il chante près de
l'innocence d'une brebis,
de la force d'un taureau
accroché à sa glaise,
au pied d'un chataignier
ébouriffé de bogues,
ou près d'un chêne
perdu dans l'émeraude
d'une prairie !
-7-
Il ne veut rien,
il ne désire rien
par cette coulée de mots.
Il s'arrache lui-même
à la fausseté des affiches
et des vitrines où
se gavent les regards.
La promesse bleue
des plumes du geai
lui suffit ainsi que
les marques sur
un visage vrai
qui sort de sa nuit !
Mots répétés dans le silence,
vies qui désirent
plus de vie,
envol de merles
aux ailes énergiques
entre les pommiers
perdus sous la pluie,
mots toujours,
balbutiement,
désir que cela s'ouvre,
désir d'embrasement
au coeur d'une coupe
nue et vide,
-2-
Et dans ce silence,
et dans ces détails,
la miette de pain
au coeur de l'assiette,
la tâche de brûlure
sur le couvre-lit blanc,
le papier peint verdâtre
qui se décolle,
demeure une soif de vie,
grande libératrice,
qui passerait,
surgissement, fraîcheur,
enfant époumoné
aux joues rouges,
neige mystérieuse
transparente
sur un monde
qui se transfigure,
-3-
désir qui rencontre
un autre désir,
eaux froides, noires,
qui se referment
pendant qu'une averse
trouve un passage
vers le coeur bon !
Et pourtant des Jonas
comme cet homme noir
aux yeux injectés de sang,
avalés par le métro,
engloutis par la ville,
cherchent l'issue !
-4-
Cela se révélera-t-il enfin ?
Cela avancera-t-il ?
En poussant la porte
un matin, les rues
seront-elles envahies
d'oiseaux sans noirceur ?
Et c'est dans ce chaos
qu'il se tient,
dans cet embrouillamini
qu'il chante plus loin,
sur un chemin de bocage
avec des arbres plantés
juste au bon endroit
et le rouge de l'amanite
tue-mouches,
promesse de plénitude !
-5-
Il chante qu'il n'a
pas encore commencé,
que rien n'est commencé,
que tout est à recommencer,
et que son élan ne trouve
élan que sous cette voute céleste
aux confins ignorés !
-6-
Il chante près de
l'innocence d'une brebis,
de la force d'un taureau
accroché à sa glaise,
au pied d'un chataignier
ébouriffé de bogues,
ou près d'un chêne
perdu dans l'émeraude
d'une prairie !
-7-
Il ne veut rien,
il ne désire rien
par cette coulée de mots.
Il s'arrache lui-même
à la fausseté des affiches
et des vitrines où
se gavent les regards.
La promesse bleue
des plumes du geai
lui suffit ainsi que
les marques sur
un visage vrai
qui sort de sa nuit !
mercredi 17 octobre 2012
A Diotima, Hölderlin
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Prise de refuge
Feuilles
d'automne
éparses
dans la rue
grise
de pluie
sont
un signal
des
contrées blanches
où
tout s'est endormi.
La
vigne se recroqueville,
les
arbres montrent
peu
à peu leurs os sombres
qui
craquent dans
le
vent d'hiver !
On
prend refuge
au
son d'une sonate
sous
une lampe
soleil
d'intérieur,
laissant
l'esprit
avec
les nuages
dessiner
des formes
qui
disparaissent
à
chaque seconde !
mardi 16 octobre 2012
Cercle parfait
Perdue
de vue,
est-ce
une étoile ?
Une
main qui tremble
soulève
un rideau,
et
il n'y a plus
que
ciel et terre
en
une danse.
Les
vagues
succèdent
aux vagues.
Il
est bon maintenant
de
tomber en arrière
les
yeux fermés,
puisque
tout est relié,
l'étoile
du ciel,
l'étoile
du regard
que
l'on aime,
et
l'étoile de l'âme
qui
rejoint sa demeure.
lundi 15 octobre 2012
Presque affolant
-1-
Milliers d'étoiles filantes,
gouttes blanches de la pluie
strient le paysage.
Le ciel se déverse.
Les paupières se ferment.
Chacun allume sa lampe
comme un petit soleil !
-2-
Fin de dimanche !
Les gouttières pleines
crachent leurs eaux.
Trottoirs déserts,
la ville ne s'est pas
réveillée aujourd'hui.
Il trace des lettres
sur un cahier
comme d'autres
tricotent la laine
au coin du feu !
-3-
De temps en temps
il regarde par la fenêtre.
Seule la pluie est vivante,
descend sur terre,
imperturbablement.
Puis il passe
un peu de temps
avec les objets
proches de lui
dont un petit éléphant
en pierre qu'il a sculpté
à la patte cassée.
-4-
Il est là accoudé
à sa vieille table.
Il pense un peu
à la mort qui
se rapproche :
il y a le poids du corps,
le poids des ans.
Il ferme les yeux,
privé de vision :
un nom ou deux
passent par ses lèvres.
C'est ceux de personnes
qu'il a aimé
et qui ont disparu !
-5-
Mais cela ne dure pas.
La nuit gagne
et elle sera sans étoiles.
Il écoute la musique
d'un film mystérieux
qu'autrefois il appréciait.
C'est le même mystère :
d'autres vies continuent
dans la grisaille du soir.
Il perçoit tous ces
battements du coeur,
tous ces visages qui
ont les mêmes pensées,
la même fatigue,
les mêmes angoisses !
-6-
Est-ce encore
un poème qu'il écrit ?
Comme la pluie
décidée à ne pas s'arrêter,
il déroule la chronique
exacte de ce qu'il vit,
de ce qu'il ressent.
Qui cela peut-il interesser ?
Y-a-t-il un être humain
quelque part
de l'autre côté de la planète
qui fait de même,
écrit bien qu'il
n'est rien à dire
à l'approche du soir ?
-7-
Il continue pourtant
en cet instant
mystérieux du temps,
loin de l'horloge
qui marque l'heure :
dix-sept heures
ving sept minutes.
Il écrit qu'il vit,
et c'est presque affolant
ce corps, cette chair,
ces os dressés
animés par un souffle
dont il est ignorant,
...et plus loin
intersidéralement
le vide, le silence
qu'on ne mesure pas !
Milliers d'étoiles filantes,
gouttes blanches de la pluie
strient le paysage.
Le ciel se déverse.
Les paupières se ferment.
Chacun allume sa lampe
comme un petit soleil !
-2-
Fin de dimanche !
Les gouttières pleines
crachent leurs eaux.
Trottoirs déserts,
la ville ne s'est pas
réveillée aujourd'hui.
Il trace des lettres
sur un cahier
comme d'autres
tricotent la laine
au coin du feu !
-3-
De temps en temps
il regarde par la fenêtre.
Seule la pluie est vivante,
descend sur terre,
imperturbablement.
Puis il passe
un peu de temps
avec les objets
proches de lui
dont un petit éléphant
en pierre qu'il a sculpté
à la patte cassée.
-4-
Il est là accoudé
à sa vieille table.
Il pense un peu
à la mort qui
se rapproche :
il y a le poids du corps,
le poids des ans.
Il ferme les yeux,
privé de vision :
un nom ou deux
passent par ses lèvres.
C'est ceux de personnes
qu'il a aimé
et qui ont disparu !
-5-
Mais cela ne dure pas.
La nuit gagne
et elle sera sans étoiles.
Il écoute la musique
d'un film mystérieux
qu'autrefois il appréciait.
C'est le même mystère :
d'autres vies continuent
dans la grisaille du soir.
Il perçoit tous ces
battements du coeur,
tous ces visages qui
ont les mêmes pensées,
la même fatigue,
les mêmes angoisses !
-6-
Est-ce encore
un poème qu'il écrit ?
Comme la pluie
décidée à ne pas s'arrêter,
il déroule la chronique
exacte de ce qu'il vit,
de ce qu'il ressent.
Qui cela peut-il interesser ?
Y-a-t-il un être humain
quelque part
de l'autre côté de la planète
qui fait de même,
écrit bien qu'il
n'est rien à dire
à l'approche du soir ?
-7-
Il continue pourtant
en cet instant
mystérieux du temps,
loin de l'horloge
qui marque l'heure :
dix-sept heures
ving sept minutes.
Il écrit qu'il vit,
et c'est presque affolant
ce corps, cette chair,
ces os dressés
animés par un souffle
dont il est ignorant,
...et plus loin
intersidéralement
le vide, le silence
qu'on ne mesure pas !
La solitaire
je m'entoure de ma solitude
elle est comme une robe chaude
sur moi venue sans pincement ni piqûre
même si les manches tombent profondément sur ma main
un inconnu en a pris les mesures,
le visage étranger se ressent comme souffle trouble ;
Les longs cous noirs des cygnes sont courbés
sur leurs plis : mais seule moi je peux les voir.
Mes regards intérieurs se font ouverts
- un regard de paon qui déploie ses ailes -
et montre l'onde du courant couleur jade,
les bordures débordent lumière et affluent.
Comme un cheveu de l'Elbe elles mouillent.
Elles portent encore le fleuve. Elles halent le profond.
Et l'année est prise dans une ville abrupte,
c'est ainsi qu'un oiseau affolé appelle le jour.
Et tout est maintenant silence. Et l'habit se gonfle.
Je dois grandir, pour qu'encore il m'aille
à l'intérieur des poissons, comme jamais ils ne furent vraiment,
et ma poitrine flotte avec des branchies bleu pourpre.
la pointe de la terre est ensemencée de l'intérieur.
De mes épaules surgit une falaise d'or,
le drap nageant au travers, s'aiguise et se gonfle
et doucement roule en boule sur mon front.
Gertrud Kolmar
dimanche 14 octobre 2012
Il rattrapera en vol
Tu sais bien
à qui il s'adresse !
Tremble
puisque tu dois
mourir !
Un autre être
respire
que tu étouffes !
Non, il n'est pas toi,
mais repose
dans un berceau
orné d'étoiles
en attente du visage
qui, lui, ne se trompera pas !
Car il vit
près de la mort
de ton mensonge,
encre noire
qui voudrait engloutir
le diamant de ta vie !
Et bientôt,
il rattrapera en vol
la main de son amour
sur le trapèze
de l'élan infini !
à qui il s'adresse !
Tremble
puisque tu dois
mourir !
Un autre être
respire
que tu étouffes !
Non, il n'est pas toi,
mais repose
dans un berceau
orné d'étoiles
en attente du visage
qui, lui, ne se trompera pas !
Car il vit
près de la mort
de ton mensonge,
encre noire
qui voudrait engloutir
le diamant de ta vie !
Et bientôt,
il rattrapera en vol
la main de son amour
sur le trapèze
de l'élan infini !
samedi 13 octobre 2012
Gérard Manset, Et toi que deviens-tu ?
Millions de vies cachées dans des maisons de tôle,
Fourmi portant le monde sur tes épaules
Qui plie mais ne rompt pas comme le saule,
Fourmi portant le monde sur tes épaules.
Maisons châteaux,
Murs de sable, murs de vent,
Souffle de l'avenir nous soulevant
Comme une feuille d'arbre pourrissant,
Jaune et dorée sous le soleil couchant
Comme un chien qui s'est tû
Et toi que deviens-tu?
Je te demande:
Et toi que deviens-tu?
Maisons châteaux,
Murs de sable, murs de vent,
Cristal taillé plus pur que le diamant
Qui devient sous nos doigts
Sable tout simplement,
Sable dans nos paupières
Nous endormant,
Comme un film s'arrête.
Et toi que deviens-tu?
Je te demande:
Et toi que deviens-tu?
Que cherches-tu ?
Que cherches-tu, enfant ?
Je creuse un trou
jusqu'au centre de la terre !
Et toi, adolescent ?
Là est mon désir
ma folie et mes rêves,
là , toujours là
et pas autrement !
Adulte, peux-tu
me raconter maintenant ?
Je fais bien
un peu semblant
de couvrir le cri
mais rien n'épuise
ce chant qui cherche
délivrance !
Et quand prendra fin
ta vie sur terre ?
Que le feu ait été
cela peut-être suffit ?
Je creuse un trou
jusqu'au centre de la terre !
Et toi, adolescent ?
Là est mon désir
ma folie et mes rêves,
là , toujours là
et pas autrement !
Adulte, peux-tu
me raconter maintenant ?
Je fais bien
un peu semblant
de couvrir le cri
mais rien n'épuise
ce chant qui cherche
délivrance !
Et quand prendra fin
ta vie sur terre ?
Que le feu ait été
cela peut-être suffit ?
tableau le Caravage
Il s'y accroche
Désir de vivre
toi seul
lumière sienne
où il respire
filet déchiré
oh ! espace
peur raideur
effritées
amour feu
son vrai visage
il s'y accroche
miroir éteint
jour sans déclin
même de nuit
tu es vie
cela suffit !
tableau de Vaclav Radimsky
toi seul
lumière sienne
où il respire
filet déchiré
oh ! espace
peur raideur
effritées
amour feu
son vrai visage
il s'y accroche
miroir éteint
jour sans déclin
même de nuit
tu es vie
cela suffit !
tableau de Vaclav Radimsky
vendredi 12 octobre 2012
Je veux partager
je veux partager le pain avec les fous,
chaque jour prendre un morceau de la grande épouvante,
et aussi entendre la cloche de ces cœurs,
là-bas, où niche la colombe
et y trouve un maigre refuge
dans le désert au-dessus des eaux.
Longtemps je fus comme pierre logeant
au fond des choses.
mais j'ai entendu la cloche
parlait à voix basse de mon mystère,
le mystère des poissons volants.
j'apprendrai à voler, à nager
et laisserai la petite pierre parmi les pierres,
et la mélancolie se coucher dans la nacre,
mais j'éleverai la colère et la misère.
mes ailes sont plus vieilles que ta patience,
mes ailes ont volé au-devant de mon courage,
qui prend sur lui la folie.
je veux partager le pain avec les fous,
dans le terrible désert de la colombe,
où la cloche partage en trois la grande épouvante
pour que trois fois sonne ton nom.
(fuseau dans la lune,1959)
Christine Lavant
chaque jour prendre un morceau de la grande épouvante,
et aussi entendre la cloche de ces cœurs,
là-bas, où niche la colombe
et y trouve un maigre refuge
dans le désert au-dessus des eaux.
Longtemps je fus comme pierre logeant
au fond des choses.
mais j'ai entendu la cloche
parlait à voix basse de mon mystère,
le mystère des poissons volants.
j'apprendrai à voler, à nager
et laisserai la petite pierre parmi les pierres,
et la mélancolie se coucher dans la nacre,
mais j'éleverai la colère et la misère.
mes ailes sont plus vieilles que ta patience,
mes ailes ont volé au-devant de mon courage,
qui prend sur lui la folie.
je veux partager le pain avec les fous,
dans le terrible désert de la colombe,
où la cloche partage en trois la grande épouvante
pour que trois fois sonne ton nom.
(fuseau dans la lune,1959)
Christine Lavant
Bouche cousue
Plus
de questions !
Il
ne répondra pas.
“Ne
sait pas,
Ne
sais pas !”
Est-ce
la foudre
qui
est tombée
sur
lui !
“Ne
sait pas,
Ne
sait pas !”
L'arbre
et l'oiseau
ont
la réponse.
Eux
aussi se tairont !
Avec
vos têtes
bien
faites et bien pleines,
vous
êtes des menteurs !
La
vérité est l'esprit
“Ne
sait pas “!
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