lundi 22 octobre 2012

Cela avancera-t-il ?

-1-

Mots répétés dans le silence,
vies qui désirent
plus de vie,
envol de merles
aux ailes énergiques
entre les pommiers
perdus sous la pluie,
mots toujours,
balbutiement,
désir que cela s'ouvre,
désir d'embrasement
au coeur d'une coupe
nue et vide,

-2-

Et dans ce silence,
et dans ces détails,
la miette de pain
au coeur de l'assiette,
la tâche de brûlure
sur le couvre-lit blanc,
le papier peint verdâtre
qui se décolle,
demeure une soif de vie,
grande libératrice,
qui passerait,
surgissement, fraîcheur,
enfant époumoné
aux joues rouges,
neige mystérieuse
transparente
sur un monde
qui se transfigure,





-3-

désir qui rencontre
un autre désir,
eaux froides, noires,
qui se referment
pendant qu'une averse
trouve un passage
vers le coeur bon !
Et pourtant des Jonas
comme cet homme noir
aux yeux injectés de sang,
avalés par le métro,
engloutis par la ville,
cherchent l'issue !

-4-

Cela se révélera-t-il enfin ?
Cela avancera-t-il ?
En poussant la porte
un matin, les rues
seront-elles envahies
d'oiseaux sans noirceur ?

Et c'est dans ce chaos
qu'il se tient,
dans cet embrouillamini
qu'il chante plus loin,
sur un chemin de bocage
avec des arbres plantés
juste au bon endroit
et le rouge de l'amanite
tue-mouches,
promesse de plénitude !



-5-

Il chante qu'il n'a
pas encore commencé,
que rien n'est commencé,
que tout est à recommencer,
et que son élan ne trouve
élan que sous cette voute céleste
aux confins ignorés !

-6-

Il chante près de
l'innocence d'une brebis,
de la force d'un taureau
accroché à sa glaise,
au pied d'un chataignier
ébouriffé de bogues,
ou près d'un chêne
perdu dans l'émeraude
d'une prairie !


-7-

Il ne veut rien,
il ne désire rien
par cette coulée de mots.
Il s'arrache lui-même
à la fausseté des affiches
et des vitrines où
se gavent les regards.
La promesse bleue
des plumes du geai
lui suffit ainsi que
les marques sur
un visage vrai
qui sort de sa nuit !





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