dimanche 30 septembre 2012

Montserrat Figueras "lucidii signum"



Le bâton

Fin septembre
déjà la lumière faiblit.
Dans le parc du château,
un homme aux cheveux
très blancs
prend le soleil.
Un couple jette
dans une mare
du pain aux poissons
qui restent invisibles.
Malgré le soleil
l'air a la fraîcheur
des jours qui raccourcissent !

Il contemple quelques arbres
aux troncs très élancés
qui ont échappé
à la tempête
de la fin du siècle.
Leur souplesse les a
sauvés du désastre.
Sera-t-il assez souple
pour le temps qui vient
avec ses grondements
annonciateurs ?



Trace de lumière
sur l'oreiller
qu'il contemple de loin
assis sur sa chaise !
Dormir, oublier,
il n'arrive pas
à s'y résoudre !
Il ne peut fuir ce qui est,
lassitude des premiers
jours d'automne.
"C"est parce que
la feuille tombe !"
disait son beau-père !

Quelle angoisse
abrite cette nudité ?
Et derrière
ce poids du corps
qu'est-il possible de lire ?

Où la brise légère ?
Où la certitude
de tracer un sillon
qui ne se perd pas ?



Et parmi tous ces chemins
qui se croisent et se décroisent,
celui de son poème,
qui viendra-t-il toucher ?

Mais c'est uniquement
en cet instant
près de quelques
objets ordinaires,
un verre vide,
un couteau de cuisine,
quelques stylos,
un ampoule dont
le filament est brisé,
qu'il se trouve,
qu'il est habité
par une vie immense
au delà de ses pensées,
de la musique qu'il écoute !

"Tristesse, signe du désamour !"
Il ne sait plus où
il a lu ces quatre mots.
C'est comme quelqu'un
que la nuit appelle,
qui ne voit plus
sa main radieuse
ou la lumière sur la joue
de son enfant .
Il ne veut plus voir !
Il s'éloigne là
où il n'y a plus rien,
vers le sommeil
remède mirage,
mais aucun prince
ou princesse charmante
ne passera par là !



Reste ce bâton imaginaire
que l'on plante
dans une terre meuble
avec une massue,

bâton qu'aucune tempête
ne pourra déraciner,

bâton mystérieux
d'accord à ce qui est,

bâton qui donne
à l'instant même
son feuillage,

et son fruit délicieux !





samedi 29 septembre 2012

Quelques gravures et monotypes récents

 
 
 
 
 
 
 






 
 
 


 
 

 
 
 

Mots en désordre

 
 
 
Quand il ferme les yeux,
il revoit cette bicoque
dans un verger
avec deux fenêtres
qui reflétaient le ciel
et les nuages,
deux yeux ouverts
au passage incessant
 
 
 
et plus loin
la vigne vierge
couleur sang
qui monte
à l'assaut d'un sapin
 
 
Il a cueilli une pomme
sur un arbre perdu
dans les hautes herbes,
croqué dedans,
trop âcre, trop verte
peut-être !
 
et quittant les jardins
il s'est enfoncé
dans un sous-bois inextricable :
craquement de branches,
un bête invisible,
réveillée, s'est enfuie !
 
Seul sous ce feuillage
trop envahissant
il a cherché une issue
vers les vergers entretenus !
 
De retour maintenant
à son bureau vigie
il cherche des mots,
offrir, offrir encore
avant que le jour soit clos, respirer
toujours, accepter
d'être submergé
par le silence !
 
Il sait les cris
la nuit plus loin
le long cortège
des soufffrances
qui vident de sens
tous les mots.
 
mais il voit
la bonté d'un geste,
une caresse sur un visage
le verre d'eau offert
qui contient
mille étoiles !
 
Il est si loin
maintenant
des grandes pensées
géniales,
des mirages miroirs
où l'on ne parle
qu'à soi-même !
 
Merci à ceux
qui sans le vouloir
ont mis à nu
sa misère humaine !
 
Il marche sous un soleil
qui a soin de son âme !
 
Il referme les yeux !
Quel long voyage étrange
avec détours, impasses,
percées, pistes
qui s'effacent
au moindre souffle,
 
pour aller ou ?
 
 
Que de rencontres,
de méprises, de mépris,
de coeurs ouverts
qui se sont fermés,
d'incompréhensible violence
et haine,
il ne sait plus que
continuer...
 
continuer dans le noir
sans tenir compte
des regards,
 
offrir ses mots,
 
mots de chair
qui ne sont pas cherchés
dans le dictionnaire,
 
mots fenêtres
loin des mots
qui s'entretuent
 
mots toujours en désordre
loin des mots d'ordre,
 
mots tirés de la rivière
que rien n'arrête
et qui cherche la mer !
 
 
 

vendredi 28 septembre 2012

Abîme de l'amour

Depuis longtems j'ai perdu connoissance ;
Dans un gouffre je me vis abîmer ;
Je ne puis plus supporter la science ;
Heureux mon cœur, si tu sais bien aimer.



Perdu, plongé dans des eaux ténébreuses,
Je ne vois rien, et je ne veux rien voir ;
Mes ténèbres sont des nuits amoureuses ;
Je ne connois mon bien ni mon espoir.



Dans ce profond d'amour inexplicable,
On m'élève bien au-dessus de moi ;
C'est un nuage obscur, invariable,
Où l'âme ne voit qu'une sombre foi.



C'est un brouillard plus clair que la lumière ;
Je ne puis exprimer sa sombre nuit :

On ne dessille jamais la paupière ;
Dedans ce lieu l'on n'entend aucun bruit.



Ces ténèbres où règne le silence,
Font le bonheur de ce cœur amoureux ;
Tout consiste dedans la patience
Qu'exerce ici cet amant généreux.


Madame Guyon  (1648 - 1717)



tableau de Bellini

Chava Alberstein


Mais qui sommes-nous ?

Le rivage peut être loin,
et s'il n'y avait pas
de rivage, d'autre rive,
seulement le présent
qui danse et qui rit ?

Qui sommes-nous ?
Toutes ces cellules
qui dansent, vibrent,
ce corps-étoile
sur la terre qui souffre,
cette âme-désir
qui cherche de l'air
à travers les mailles
des prisons du monde,
cet esprit sans frontières
qui déborde et se donne ?

Mais qui sommes-nous ?

Un cri qui ne cesse de crier
pour que cela cesse,
des larmes en alarme,
des visages défigurés,
un coeur qui cherche
à battre au rythme
d'une vie nouvelle ?

Mais qui sommes-nous ?

Outres creusés
par la misère
et jettées au torrent
de l'amour bondissant ?

Mais qui somme-nous donc ?


tableau de Randall Stoltzfus

jeudi 27 septembre 2012

Glen Hansard live @ Breminale 2012

 
DU FEU !

L’âme amante qui ne respire qu’amour

 
 
Je ne saurais parler, sans parler de l’amour ;
J’aime mieux garder le silence :
Heureuse de perdre le jour,
En vivant sous sa dépendance.

On me dit que d’amour je parle à tout moment ;
On m’en fait souvent le reproche :
Je trouve mon contentement
D’en entretenir qui m’approche.

Mon plaisir est l’amour : je veux sans fin chanter
Et mon bonheur et sa louange :
L’amour peut seul me contenter :
Sans l’amour que tout m’est étrange !

L’amour a mon esprit, il possède mon cœur :
Il est suffisant à soi-même :
Il renferme tout mon bonheur ;
Je ne puis vivre si je n’aime.

L’amour fait mon plaisir, l’amour fait ma douleur ;
Il est ma joie, et ma souffrance :
Sans l’amour je n’ai point de cœur,
Et tombe dans la défaillance.

Ô toi, divin amour, seul et souverain bien,
Voudrais-tu me fermer la bouche ?
Malgré l’homme sois mon soutien ;
Puisque toi seul : Amour, me touches.

Que l’on m’ôte l’honneur, les biens, la liberté,
Tous mes amis, même la vie ;
Contente de ta vérité,
Je serai du trouble affranchie.

Si tu le permettais, ô pur et chaste amour,
Tu pourrais par moi te transmettre :
Si d’amour je fais un discours,
C’est à toi de le faire admettre.

Je veux, ô cher Amour, t’écrire dans les cieux
Que l’amour y serve d’étoiles ;
Je veux t’écrire en tous les lieux,
Sur la nuit, sur ses sombres voiles.

J’écrirai sur la nuit l’amour avec du feu ;
Et par ce brillant caractère,
Je ferai brûler pour mon Dieu
Le Ciel aussi bien que la terre.

Je veux écrire en toi, ô fluide Océan,
Et tracer l’amour sur tes ondes :
Car l’amour est assez puissant
Pour graver sur l’eau vagabonde.

Je te veux, cher amour, écrire sur les monts ;
Je te veux graver sur la pierre :
Dans les abîmes plus profonds,
Je ferai voir ton caractère.

J’écrirai sur le cœur l’amour pur et parfait,
Le burinant à traits de flammes :
Mon esprit sera satisfait
D’imprimer l’amour dans les âmes.

J’irai dans les enfers et crierai nuit et jour :
L’amour ôterait votre peine,
Si capables de quelque amour
Vous changiez en amour la haine.

Je veux chanter, Amour, ta gloire à tout moment,
Tant qu’il me restera de vie ;
Je veux te faire voir si grand,
Qu’à te suivre on brûle d’envie.

Mais je n’ai plus de voix : tous les hommes unis
Ne travaillent qu’à te combattre ;
Je vois partout tes ennemis :
Ta force pourrait les abattre,

Je n’oserais parler, je n’oserais chanter ;
Car les hommes me font la guerre :
Chacun cherche à m’épouvanter ;
Que craindrai-je, aimant le tonnerre ?

Si l’Amour est pour moi, je me moque de tous ;
Puisque l’amour est mon partage :
Venez sur moi, troupe de loups ;
Vous me serez un badinage.

Qui saurait bien aimer, saurait si bien souffrir
Sans craindre tourment ni menace,
Qu’il viendrait à tous maux s’offrir
Par amour, et non par audace.

Ô souverain Amour, immense Vérité !
Je voudrais exhaler mon âme,
Pour me perdre en votre unité
Dans ce vaste Océan de flamme.
 
Madame Guyon (1648-1717)
 
 
 
 
 
 

Abida Parveen chante Kabir


Désaltéré


 

"La source

a soif

d'être bue ",

 

l'amour

d'être

aimé,

 

Qu'a-t-il

désiré ?

 

Il meurt,

qu'emportera

son coeur ?

 

Quelle lueur ?
 



 
 
 

 

mercredi 26 septembre 2012

Tu viendras

henri_michaux



"Mais Toi, quand viendras-tu ?

Un jour, étendant Ta main
Sur le quartier où j’habite,
Au moment mûr où je désespère vraiment ;
Dans une seconde de tonnerre,
M’arrachant avec terreur et souveraineté
De mon corps et du corps croûteux
De mes pensées-images, ridicule univers ;

Lâchant en moi ton épouvantable sonde,
L’effroyable fraiseuse de Ta présence,
Elevant en un instant sur ma diarrhée
Ta droite et insurmontable cathédrale ;
Me projetant non comme homme
Mais comme obus dans la voie verticale,
TU VIENDRAS .

Tu viendras, si tu existes,
Appâté par mon gâchis,
Mon odieuse autonomie ;
Sortant de l’Ether, de n’importe où, de dessous
Mon moi bouleversé peut-être ;
Jetant mon allumette dans Ta démesure,
Et adieu, Michaux.
Ou bien, quoi ?
Jamais ? non ?
Dis ; Gros lot, où veux-tu donc tomber ?"


Henri Michaux, LOINTAIN INTERIEUR, 1938

Stephan Micus

 

Il voulait aller là !

Lentement il a compris
que là était déjà venu !

Sans cesse,
il allait ailleurs,

mais là
le suppliait :

"Reste ! Reste !"

Demeurera-t-il ?

mardi 25 septembre 2012

L'élan du coeur


                  

                                              Pour tous ceux qui n'y 
                                                                               croient pas ou plus .

C'est une danse,

un fil doré

à atteindre.

Des monstres

tombent en poussière.

A l'arrière

est un océan de sel.

 

Les arbres même nus

ont une peau douce

et fraternelle.

L'innocence

est dans l'élan du coeur

qui ne voit plus

que l'étoile.

 

C'est une danse

où l'on se perd.

On suit la chanson

comme un vol

de papillon

au gré du vent

ivre de fleurs

jusqu'à la fin !
 
 

 

Pascal Benoit


La vie profonde


Mer-Nord-coucher-soleil.JPG




Etre dans la nature ainsi qu’un arbre humain
Etendre ses désirs comme un profond feuillage
Et sentir par la nuit paisible et par l’orage
La sève universelle affluer dans ses mains !
Vivre, avoir les rayons du soleil sur la face
Boire le sel ardent des embruns et des pleurs
Et goûter chaudement la joie et la douleur
Qui font une buée humaine dans l’espace
Sentir dans son cœur vif l’air, le feu, le sang
Tourbillonner ainsi que le vent sur la terre
-S’élever au réel et pencher au mystère,
Etre le jour qui monte et l’ombre qui descend
Comme du pourpre soir aux couleurs de cerise
Laisser du cœur vermeil couler la flamme et l’eau
Et comme l’aube claire appuyée au coteau
Avoir l’âme qui rêve au bord du monde assise


Anna de Noailles

lundi 24 septembre 2012

le secret des pierres, kristi stassinopoulou

 
 

La lumière



"Il m'est arrivé, après avoir marché longtemps dans la lumière enivrante de l'été, de ne plus me sentir moi-même que comme un lieu de passage de la lumière ; mes yeux me faisaient l'effet de deux arches étranges par où un fleuve de lumière, se développant en moi, submergeait et effaçait peu à peu les limites organiques de ma conscience.
Ceux qui prétendent que c'est en mesurant, avec notre corps pesant, l'espace qui nous sépare d'un foyer lumineux que nous apprenons à situer les images dans la profondeur et à les détacher de notre propre organisme, sont aussi loin que possible de la vérité.
Ce n'est pas notre corps matériel qui nous révèle l'espace immatériel.(...)
Si la théorie qui dérive la notion d'espace et de profondeur des sensations musculaires était vraie, plus les êtres seraient bruts et réduits à des sensations organiques, mieux et plus solidement ils auraient la sensation de l'espace. Or, c'est le contraire de la vérité ; elle se développe dans la série animale, à mesure que grandissent l'intelligence, la conscience, l'idée de l'universel et le soucis de l'impersonnel.(...)
La lumière n'est pas tout entière dans les formes colorées qui se manifestent en elles, elle est aussi la lumière, la pure lumière, l'atmosphère idéale en qui se développent toutes les formes qui, elle-même, n'a point de forme, et qui pénètre en nous comme l'immatérialité absolue.

Jean Jaurès, De la Réalité du Monde Sensible, pp. 160-161

Kat Onoma - Petit Vagabond


Ce qu'il sait

Il n'écrira pas un livre !

Ce qu'il sait vraiment
n'a rien à voir
avec des pages
que l'on tourne !

Ce qu'il sait,
il le pressent
près d'un enfant
qui regarde
le souffle du vent
et sa mère
qui a compris
que vraiment
le monde
n'est pas encore
au monde,

et que naître
demande du temps !

dimanche 23 septembre 2012

Jeanne Balibar - L´irreparable


Est-ce oubli de soi ?

Est-ce abandon,
est-ce ignorance,
est-ce silence,
ce paysage
qui passe si vite,
ce train qui pourrait
ne jamais s'arrêter,
cette lumière
sans mensonge
sous la bise,

est-ce oubli de soi
qui ravive
les couleurs du jour
et ôte à la nuit la force
d'engendrer le vide,

mais il vit !!

samedi 22 septembre 2012

Rodolphe Burger - Que sera votre vie ? (Label Suisse)


A nul autre pareil

Personne n'est en retard !
longue vie ou vie courte,
s'éteint la lumière !
Comment mesurerait-on
l'intérieur de l'âme ?

Petite flamme,
flamme haute,
bois bien sec,
ou fumée noire,
dès la naissance
le feu a pris !

Lorsqu'il finit,
seul reste
parmi les cendres
un diamant
à nul autre pareil !




vendredi 21 septembre 2012

Michel Zacha, le vol d'icare


A ce seul visage

-1-                                                                    

A ce seul visage
il se fie,
là où tout est mouvement,
passages, images filantes
presque aussitôt oubliées,

hâvre de paix,
d'immobilité dense,

un regard échangé,
l'attente d'un fruit
qui mûrit !

-2-

Surgissement d'improbable,

trois moineaux sans frayeur
sur un capot de voiture,

des passants sur le trottoir,
chacun plongé dans son histoire,

costumes ou jeans déchirés,

un corbeau qui tente
d'ouvrir sa noix
dans la pelouse jaune,

-3-

une barbe noire de nuages
qui barre l'horizon mauve
à l'aube ignorée des dormeurs,

et toujours des chants
pour s'enfoncer dans le temps,

perdre pied,
devenir ignorant,

touché par on ne sait quoi,
quelqu'un qui vient,

comprenant tout un chacun,
qu'il ne peut en être autrement,

que c'est une histoire
qui se dévoile
à un rythme propre,

-4-

que c'est une pulsation intime,

où reviennent peurs et craintes,
soleil levant,

invité à un festin
qui est là si près

à chaque seconde
de lumière consentie,
de geste en conscience,
de mots boutons de fleurs,

parce qu'aimés, entourés, choyés,

un rouleau qui ne garde
que des traces de beauté,

-5-

comme si tout être
n'avait qu'un seul souhait,

sortir d'un océan d'ombres
tout ruisselant d'or,

connaître les secrets
de l'écorce du chêne,

être en un coup d'aile
par la science des courants,

jusqu'à la dernière lueur
sur la colline,

-6-

devenir sage
par ce qui est brisé,

comme réfugié
en cette faille,

en ce lieu
qui échappe toujours,

l'endroit même
où l'on se voit,

avec le soupir des mots
trop incertains !

-7-

A ce seul visage,

il s'offre
au plus humain,

à ce qui échappe
au chaos contenu
par miracle,

la main,
la bouche,
les cheveux,

le corps avec
son vrai souffle,

retrouvé, aimé, vivant !





jeudi 20 septembre 2012

La chanson finit bien

 

Dans le berceau blanc

un enfant a les yeux du ciel

et du vent fou à la fenêtre.

 

En plein midi,

un homme s'égare

dans la forêt.

La nuit des branches

a caché les orées !

 

Mais le soir venu,

au coeur de la clairière,

un feu est allumé.

 

A la douceur de ses flammes,

tous ceux qui étaient là

se sont embrassés.

 

Ainsi se finit

une chanson d'amour !
 
 
 
 

Michel Zacha - Les Cigales

Vous ne pouvez pas entrer deux fois dans la même rivière


http://sedget.gobages.net/wp-content/blogs.dir/2/1/bordure2.jpg
       Plus vous êtes une personne, plus vous êtes libre ; plus vous êtes une chose, moins vous êtes libre. Les meubles dans votre chambre ne sont pas libres ; si vous fermez votre chambre et y revenez après de nombreuses années, les meubles seront à la même place, dans le même arrangement; ils ne se seront pas réarrangés d'une nouvelle façon ; ils n'ont aucune liberté. Mais si vous laissez un homme dans la chambre, vous ne retrouverez pas le même homme. Pas même le jour suivant, ni même l'instant suivant. Vous ne pouvez pas retrouver de nouveau le même homme.
 
Le sage Héraclite disait: "Vous ne pouvez pas entrer deux fois dans la même rivière".
Vous ne pouvez pas croiser le même homme deux fois; il est impossible de croiser le même homme deux fois, parce que l'homme est une rivière, un flux continuel. Vous ne savez jamais ce qui va se passer. L'avenir reste ouvert.

Pour une chose, un objet, l'avenir est fermé. Un rocher restera un rocher, une pierre. Il n'a aucune potentialité de croissance. Il ne peut pas changer, il ne peut pas évoluer. Un homme ne reste jamais le même. Il peut reculer, il peut aller de l'avant ; il peut aller en enfer ou au ciel, mais jamais il ne reste le même. Il continue à évoluer, dans une direction ou une autre.
 
Osho
 
 

mercredi 19 septembre 2012

satellite of love, lou reed


Repos

Repos !

l'oiseau
même brisé
est porté
par les courants !

Repos !

Lumière
qui guérit
accepte vérité
et laideur
de ce visage
qu'il t'offre !

Repos !

Accepte
ces branches mortes,
ces feuilles
noires et moisies !

Repos !

le pas est fait,
il se tait !

Que demeure-t-il ?