vendredi 21 septembre 2012

A ce seul visage

-1-                                                                    

A ce seul visage
il se fie,
là où tout est mouvement,
passages, images filantes
presque aussitôt oubliées,

hâvre de paix,
d'immobilité dense,

un regard échangé,
l'attente d'un fruit
qui mûrit !

-2-

Surgissement d'improbable,

trois moineaux sans frayeur
sur un capot de voiture,

des passants sur le trottoir,
chacun plongé dans son histoire,

costumes ou jeans déchirés,

un corbeau qui tente
d'ouvrir sa noix
dans la pelouse jaune,

-3-

une barbe noire de nuages
qui barre l'horizon mauve
à l'aube ignorée des dormeurs,

et toujours des chants
pour s'enfoncer dans le temps,

perdre pied,
devenir ignorant,

touché par on ne sait quoi,
quelqu'un qui vient,

comprenant tout un chacun,
qu'il ne peut en être autrement,

que c'est une histoire
qui se dévoile
à un rythme propre,

-4-

que c'est une pulsation intime,

où reviennent peurs et craintes,
soleil levant,

invité à un festin
qui est là si près

à chaque seconde
de lumière consentie,
de geste en conscience,
de mots boutons de fleurs,

parce qu'aimés, entourés, choyés,

un rouleau qui ne garde
que des traces de beauté,

-5-

comme si tout être
n'avait qu'un seul souhait,

sortir d'un océan d'ombres
tout ruisselant d'or,

connaître les secrets
de l'écorce du chêne,

être en un coup d'aile
par la science des courants,

jusqu'à la dernière lueur
sur la colline,

-6-

devenir sage
par ce qui est brisé,

comme réfugié
en cette faille,

en ce lieu
qui échappe toujours,

l'endroit même
où l'on se voit,

avec le soupir des mots
trop incertains !

-7-

A ce seul visage,

il s'offre
au plus humain,

à ce qui échappe
au chaos contenu
par miracle,

la main,
la bouche,
les cheveux,

le corps avec
son vrai souffle,

retrouvé, aimé, vivant !





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