lundi 29 octobre 2012

Le sais-tu toi ?

Vaincus par le gel
les cosmos baissent la tête.
Au moindre souffle
les feuilles d'or du bouleau
tombent sur la pelouse
blanchie de givre.
Le jardin se meurt,
se réfugie dans
la tombe de l'hiver.

Tout flétrit et se dénude !

Les arbres sur la colline
tentent de résister.

Leurs feuillages se fardent
pour échapper
au passage gris
de la bise furieuse.

Leurs branchages d'os noirs
n'éviteront pas
la blancheur
du gel et de la neige.

Et lui, comment
s'enfoncera-t-il
dans ce désert qui vient,
dans cette nuit
du dépouillement,
maintenant que disparait
les dernières lueurs
de l'étoile sauvage ?

Sera-t-il assez nu
pour se glisser
dans l'anfractuosité
du soleil naissant ?

Embrassera-t-il l'hiver
sans aucun détour
comme les champs
gorgés d'eau
qui s'offrent au ciel ?

Le poison amer
du mensonge
que les hommes
organisent
s'écoulera-t-il
avec la pluie de novembre ?

Que choisira-t-il ?
Le sais-tu toi
qui aborde
les mêmes rivages,
lorsque les mots s'effritent
comme le bîstre
dans l'âtre que
le temps a noirci,
et qu'il ne reste plus
que l'étonnement muet d'être ?

Epousera-t-il son paysage
pour vivre à l'intérieur uniquement,
en ce silence qui
n'efffraye que les masques ?

Offrira-t-il cet abîme
comme lieu de repos
pour le souffle ?

Ou s'accrochera-t-il
au dernier mirage
qui retient dans ses chaines
l'homme effrayé
par l'âpreté de la nuit
et la brûlure du feu
qui couve l'enfant innocent,
le seul maître ?




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