jeudi 2 juin 2011

Toujours à la fenêtre

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S'il lève les yeux, encore une fois un seul nuage va disparaître. Dans l'air quelques oiseaux disparaissent eux aussi. Il est là, avec la ville immobile. A peine pense-t-il. Quelques images : le kiwi géant dans l'escalier qui monte à la Cure d'Air, des jardins fouillis qui dissimulent des fenêtres bleues sans visages.

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Deux filles sur des balançoires qui sourient au soleil et au vent, et des enfants seuls qui partagent leur butin, quelques cerises aigres un peu tâchées. De retour à la maison, il a retrouvé ses arbres qui aujourd'hui se gonflent d'air, puis resserrent leurs branches. Le monde est là. Il n'est plus qu'une caresse pour ce monde qui s'adresse à lui.

-3-

Il est là devant cet espace qui s'offre, avec ce manque dont il n'a plus peur. Le ciel est devenu blanc de lumière et il vient le toucher dans une profondeur qu'il ignore. Il comprend ici pourquoi les mots doivent manquer; Il aimerait être transformé en une seule, grande et large respiration.

-4-

Il offre son vide, là où personne ne viendra jamais, pour être lui aussi un feuillage abandonné au vent ou les pétales roses si transparents d'un fragile pavot, et qu'on regarde pour être en paix. Il n'y a alors plus que la vie fragile qui implore une issue parmi tant de souffrances et de mort.

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