dimanche 10 juillet 2011

Le bleu l'emporte

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Sous la pluie, les fleurs vertes des feuillages demeurent immobiles. Un rouge-queue se pose sur le rebord de la fenêtre, regarde à l'intérieur, puis...plus rien. Le seul mouvement est l'eau qui tombe en raies blanches !

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Il revoit le chemin blanc qui mène à l'étang. Sur la gauche, dans le champ qui reverdit, de vieux saules, sentinelles de la rivière, font de l'ombre. Dans le ciel des nuages frôlent la colline aux chardons et vieux mirabelliers. Et à droite, un bosquet d'arbres sous le vent, chante sans épuisement !

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Des charolaises trapues s'avancent près de la clôture. Mais deux chevaux à la robe marron les devancent et touchent de leurs naseaux humides sa main ouverte.



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Et là, dans leurs yeux noirs, il ne voit rien d'autre que présence intense... comme l'écorce presque luminescente du jeune tremble qu'il regarde longuement à son retour. Pas de sentiments ! mais beauté d'un regard ouvert qui ne cache rien, ouverte blancheur d'une écorce aux stries grises parfaitement à leur place !

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A nouveau dans sa chambre, il voit que la pluie a cessé. Les oiseaux chantent à nouveau. Des taches blanches dans le ciel signalent la lumière, puis du bleu apparait. Dans le soir qui vient, s'il pouvait voler, il profiterait de cette trouée pour s'échapper.



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Mais déjà le ciel se referme. Un rayon de soleil illumine pourtant la facade blanche de la maison d'en face. Des ombres donnent soudain plus de consistance aux hêtres, ormes et érables. Aucun mouvement, repos du paysage qui invitement lentement les yeux à se fermer, le corps à l'abandon.

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Reste une respiration comme seule conscience, respiration qui cherche sa place. Respiration, oui, acquiescement, point calme d'où peut se propager toute la douceur de vivre. Et quand il ouvre les yeux, le bleu l'emporte maintenant sur la grisaille, ....et à l'intérieur comme une caresse !

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