lundi 24 octobre 2011

Si bref

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Chaque arbre singulier vient à sa rencontre, chaque feuille dans sa densité première. Chaque branche qui s'élance vers le ciel raconte la nudité splendide du monde et à l'instant même chaque seconde devient un joyau !



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Qu'est ce paysage soudain rendu à lui-même ? paysage qui voit autant qu'il est vu ? Cette porte qui s'ouvre soudain, il la passe seulement dans la fraicheur d'un air qui va jusqu'à la moelle des os !

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Cette splendeur isole le flot de sa pensée et le ramène à la vérité de ce qu'il est vraiment. L'envol de pigeons au dessus du cèdre signe l'éclair de qui se passe, vie soudaine qui lui montre l'espace de sa liberté !



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Il n'y a plus ici et là-haut, et le fleuve infranchissable. le monde est devenu un signe où il respire parce que rejoint dans son attente qui ne trouvait jamais les mots. Palpite en lui ce qui peut naitre, grandir, s'élargir lorsque tout ce qui l'habite devient pétales au fil de l'eau.

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C'est comme s'il entendait une voix discrète : "laisse aller jusqu'à ta souffrance même, toutes ces peines, tout ce mépris ! Ils t'ont ouvert le chemin par l'évidement du cri et tu peux accueillir maintenant le seul matin qui va jusqu'à la fin !"



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Le soir venu, bercé par la plainte d'un sarod, comme lui parait loin le bruit de la ville ! Les nuages troués de bleu glissent comme tant de pensées folles et vaines. Ce qui reste quand la nuit engloutit sa conscience dans un sommeil sans rêves, cette absence, quelle est-elle ?

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Et ses yeux qui s'ouvriront demain matin, laisseront-ils une place à ce qui est louange silencieuse et simple, comme ces arbres radieux dans le parc à midi, sortis pour lui, et il les en remercie, de leur gangue où ils ne peuvent être vraiment !

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