dimanche 16 octobre 2011

l'empêchement est devenu l'épaule

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Inaltérable espace où il est vraiment, comme l'autre soir, lorsque la lumière douce d'octobre était juchée sur les houpiers des hêtres de la colline, soudaine communion dans la disparition de soi, comment chanter cela ?
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Neuf à chaque instant, avec le corbeau au sommet du sapin qui ouvre le bec et avale le bleu du ciel, ou l'apparition d'un pigeon qui passe de cheminée en cheminée et révèle aussi l'immense à l'intérieur de soi, neuf avec un merci au bord des lèvres dans la fraicheur d'automne, n'est-ce pas ce qui lui arrive au sein de la fragilité ?



-3-
Goûter seulement ce moment où il dépose tout ce qu'il croit être, bras sur les accoudoirs, comprenant qu'il ne comprendra jamais, s'abandonnant à cette voix fière de femme afghane qui chante sa grandeur sans aucun orgueil !

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Il est cela, oui, vraiment, vie qui passe, dépasse tout épuisement, lèvres qui formulent une louange muette malgré la migraine, et les yeux tirés par la fatigue. Il est cela, parce que c'est là que se révèle l'humain, hors de sa prison de chimères...

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C'est là par le regard où brille la flamme de la vérité des liens tissés avec patience.....comme pendant le café, dans la véranda noyée de soleil pâle, où, plus loin que les mots échangés, il y a une porte qui s'ouvre, puis une autre, et l'élan.. C'est là que lui apparait l'infini du chemin...

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...traversée de l'ombre des sapinières qui n'est pas venue à bout du désir de l'orée, enfin au large dans la tunique d'un rêve unique, bonté et douceur du monde que découvre un regard innocenté de sa nuit !



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Ce qui était empêchement est devenu l'épaule sur laquelle s'appuyer, pour contempler plus large et plus vrai comme par la fenêtre, le bouleau à la cime courbée, la pointe noire du sapin et la flamme du peuplier qui semblent soudain être plus que des arbres, radieux témoins d'un chant à rejoindre

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