vendredi 25 novembre 2011

la beauté

"Tout était très calme sous les arbres ; il y avait tant d'oiseaux qui appelaient, chantaient, gazouillaient dans une agitation incessante. Les branches énormes, magnifiquement formées et lisses, étaient sai­sissantes de beauté dans leur large mouvement plein de grâce qui fai­sait venir les larmes aux yeux et s'étonner de la beauté du monde. L'arbre était la plus belle créature de la terre, il serait beau même dans la mort ; chaque branche nue, blanchie par le soleil, lui serait offerte, et des oiseaux se poseraient sur sa forme dépouillée... Mais mainte­nant, l'arbre était vivant, merveilleux, offrant une ombre généreuse que le soleil brûlant ne pénétrait pas ; on pouvait s'y asseoir longue­ment et regarder, être à l'écoute de tout ce qui était vivant, ou mort,au-dehors comme au-dedans...
En contemplant cet arbre splendide, on se demande qui observe et il finit par ne plus y avoir d'observa­teur du tout. Tout est si intensément vivant, il n'y a que la vie. Il n'y a pas de démarcation entre l'arbre, les oiseaux, cet homme assis à l'ombre, et la vie si abondante. Là est la vertu, l'ordre qui existe d'ins­tant en instant et, avec le soleil couchant, survient cette immensité, si fortuite, si librement accueillante." Krishnamurti, Journal.



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