dimanche 27 novembre 2011

Les trois dernières roses

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Dans le jardin, il a cueilli les trois dernières roses blanches. les bords de leurs pétales commençaient à brunir. Peut-être resteront-elles ainsi jusqu'à Noël, dans leurs soucoupes, un peu de neige au coeur de la chaleur d'une maison qui vogue vers l'hiver !

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Tout est sombre maintenant. Pourtant, aucune lumière aux fenêtres , aucun visage ! Il a peur aussi qu'aucune chanson ne vienne à ses lèvres. Traversée des illusions ! S'habituera-t-il à ce désert où il ne compte plus sur lui-même ? Sous le sable dorment, malgré le poignard du soleil, les graines des fleurs qui attendent la crue des oueds.



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Attend-il lui aussi sa délivrance ? Chaque pas compte, ouvre un autre regard vers l'horizon. D'écouter la plainte d'autres en chemin le ramène à son cri. Plus bas que l'homme en son effondrement est une terre vierge où l'herbe sauvage des fossés qui brille même sous la lune offre sa caresse à toutes les misères.

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Aussi seul soit-il, aussi vastes soient les dunes où il se perd, il demeure fraternel, loin du bonheur frelaté des magazines. Il a baissé la main qui tenait le masque où beaucoup se cachent pour être quelqu'un. Il n' a plus peur de s'approcher de la vérité d'être à lui-même mystère !




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La lumière fait mal, douceur qui révèle parfois crûment la lézarde sur un mur que l'on croyait lisse. Au lieu de la pivoine joufflue, il y a parfois joie à offrir l'ortie et ses feuilles griffues. Chacun connait sa plus secrète blessure, enfermée à double-tour et qui serait pourtant le plus beau des présents !

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Et parfois le mot qu'un autre prononce dans sa colère pour chercher à blesser et fuir sa propre détresse, devient une corde qui permet de descendre dans des profondeurs encore inconnues où nuls violence et mépris ne pénètrent ! Inviolable noblesse de l'être, aussi défiguré soit-il !



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Basculement ! Il est lui-même la barque qu'emporte le jour ! Il va vers des terres inhospitalières où certains enferment  l'illimité du ciel dans de vieilles marmites noircies, où d'autres s'accrochent au miroir croyant y trouver la vérité d'un visage !

Et sur ce fleuve de douleurs, l'océan lui chante le secret des grands fonds !

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