-1-
Bleu immense au dessus d'elle
la colline veille.
Quelques panaches blancs
oscillent au gré du vent !
Trace d'un avion
qui va vers le Nord !
Avec le crépuscule,
les boules de gui
dans les arbres deviennent noirs.
-2-
A qui parle-t-il ?
A qui écrit-il ?
Il n'a d'yeux
que pour ce vide
encore sans étoiles.
Un sourire ici,
un mot là,
il a tenu sa place
dans cette marche,
mais le coeur
au fond de la mer
voyait les navires
s'en allaient vers le large !
-3-
Il pense à ceux
qui se forcent
à fermer les yeux
avant l'heure
avec l'espoir
de les ouvrir un jour
sous la caresse d'un regard
qui aime et qui comprend.
Lentement, ils s'enfonçent
et leurs mains
ne rencontrent
que des algues !
-4-
Trace rougeoyante
d'un avion qui
glisse vers le Sud !
Au fond de la mer,
il a le coeur
comme un cabas
qui ne retient plus rien.
des visages oscillent
entre le oui et le non,
sont devenus
des poissons d'argent.
Il a peur pour eux.
Que choisiront-ils ?
-5-
Lui se repose
avec le nuage rose du soir
qui vient de naître.
Une chiquenaude,
une vie se brise,
tout est si fragile !
Au moins a-t-il gardé sa soif !
Un lampadaire devient une étoile
derrière les sapins à l'horizon.
-6-
Combien de voix
sont-elles déjà venues
pour le sortir de son rêve ?
Insupportable
de voyager ainsi,
sans billet,
ni destination !
Mais là, il peut
toucher les ailes
de deux oiseaux
qui cherchent leur gîte !
-7-
Et il tient des mains
qu'il ne rencontrera jamais,
dit à des ombres :
"Tiens-bon !
tu ne tomberas pas
plus bas que la terre douce
et son lit d'herbes
sans rancune !",
pose un baiser
comme un voleur,
puis tourne les talons !




Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire