Quelques notes du désert                                                                           
La parole est simple
comme un chêne noir
sur un coteau de neige !
Des branches pures
parlent pour lui
de son goût de vivre
              *
Neige de brouillard
qui tombe fine
sans souffle de vent,
si doucement
qu'elle ralentit le temps,
n'empêche pas 
l'envol noir des corbeaux
devenus muets soudainement !
             *
Cet oiseau
sur un fil
de l'abîme,
s'il te regarde
aussitôt il oublie
le vide.
Tant de vies
que le vide fascine
faute d'être fascinés
par un visage  !
          *
livres en nausée,
pages tournées,
encre noire
qui obscurcit
un peu plus
le soleil intérieur,
livres adorés,
pages qui apaisent,
mots qui redonnent lumière
au coeur des nuits d'encre
             *
Il a crié : "où es-tu ?
et elle  s'est tu,
lui aussi !
              *
Ne lis pas ces lignes
tu  ne trouveras jamais
où elles se terminent !
               *
Parfois il pique,
mais jamais longtemps !
Après il offre une rose
au sortir de la nuit !
                *
N'ouvre pas cette porte,
elle donne sur une aube
qui ne se lève jamais !
*
Plaine sans frontières
sans bosquets et chemins,
rien que le vent,
                    *
Au pas du jour,
un silence transi
envahit tout !
                    *
Etoiles bleues
du myosotis,
quelle parole
pour la finesse de tes pétales ?
Perdre du temps
avec une fleur,
en tomber amoureux,
voilà une part
du mystère.
                  *
Le couple de 
rouge-queues
est de retour,
fragile amitié
qui a survécu
                                      *
Poursuite de mésanges
entre les branches,
nuages qui continuent
leur voyage vers l'Est,
éléments du monde
qui n'ont pas besoin
des tourments de l'homme !
                    *
Grande ouverte
une bouche
de lumière
qui déchire
le ciel gris 
l'avertit
de ne plus avoir
de pensées tristes !
                  *
Impossible ?
Sans doute !
Les feuilles mortes
ne remontent
pas à l'arbre !
Mais l'arbre
ne décide pas
la sève à revenir
nourrir ses branches
au printemps !
     *
A la fenêtre
d'un mourant
les oiseaux 
ne se taisent pas,
mais ils noyent
de leur chant
l'angoisse
de celui
qui s'absente !
           *
Voix métalliques
à la radio
qui compte les morts,
et dans la terre blanchie
par le grésil,
surgissent timides
les quenottes vertes
          *
Oiseau
qui s'échappe
de sa main,
ne reviens pas !
emporte loin
la caresse
qu' il désirait
te donner !
             * 
Le temps
d'ouvrir les yeux,
de comprendre un peu,
et déjà le dos se courbe,
au loin sur le chemin
accourent déjà
les visages sans rides
des suivants !
              *
Voici une main !
Qu'elle s'ouvre
puisqu'elle ne demande rien !
Rien que le vent,
une ronde, un chant
sur des lèvres
                *
Lumière revenue,
nudité du jour,
qu'apprendre encore
de la nuit !






Bel écho à mon désert, oui. Vraiment. Merci François. J'aime nos mots croisés ;-)
RépondreSupprimerA bientôt Joëlle ! Je pars en voyage quelques jours. L'occasion de d'écrire à nouveau et de partager !
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