samedi 18 février 2012

Ceux qu'on montre du doigt

-1-

Dans le jour
qui tremble,
il oublie le gris !
Seul l'espace
dont il s'ennivre
l'entoure,
envol brusque
d'oiseaux
qui jamais
ne seront prisonniers !
Désir en lui
qui va toujours plus loin !

-2-

Hier en allant
prendre son bus,
il comprenait
tous les visages
qu'il croisait,
enfant auréolé
de la lumière
du monde qu'il crée
à chaque instant,
sourde tristesse
de cette vieille dame
qui habite seule
avec son coeur
dans un flot de voitures !



-3-

Etranges existences
menacées de naufrage !
Si peu appellent à l'aide
sûrs d'être rois,
alors qu'ils sont
des pierres qui coupent
et tuent d'un regard,
propriétaires
de leur monde
où le faible n'entre pas !

-4-

Lui préfère
le vagabond transparent
qui traverse la ville
à la recherche
d'une prairie
où il pourra
perdre son temps
à contempler
un brin d'herbe
qui ploie sous le vent !
Oh ! vagabond
qui n'attend plus
qu'on l'aime !



-5-

La source est avec lui
et c'est le seul bien
avec sa besace
qui contient
tous les espaces
où il a respiré
vraiment !
Vagabond qui
croit encore
qu'un seul sourire
effraye la déesse noire
qui cherche
une vie à dévorer !

-6-

Aujourd'hui
dans ce monde frileux,
assis sur une chaise d'osier
il accompagne
les âmes en exil,
ceux qu'on montre du doigt,
les soupçonnés
de vouloir vivre
hors de la mort organisé !
Et il n'est plus seul
malgré son rêve en miettes !



-7-

Il chante
face à la colline
et aux fenêtres aveugles !
Il chante
qu'il restera humain
jusqu'à donner sa vie
malgré l'obscur
qui appelle !

Et toi, si tu passes
près de son ciel,
repose toi un peu !
Il te fera toujours
un peu de place
à ses côtés !

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