dimanche 19 février 2012

Dans l'inconnu

Plus de séparation
entre cette conscience
et le corps
comme un oiseau
éblouissant
qui prolonge
cette lumière,

oiseau tellement inconnu
tellement méprisé,

toi qui donne
chair à cette lumière
pour aller vers

un autre regard
ou le coquelicot
délicat qui
accompagne
en tremblant
le chant du blé,

plus de frontières
et de murs,
au coeur de ce coeur
bat la plus lointaine
nébuleuse,

plus de prison
où l'on étouffe
derrière un visage
qui n'est pas le sien,

le feu ne brûle
qu'un songe
et sa cohorte
de mensonges,

les racines nées
des cris et des appels,
des larmes étincelles
ne lâcheront plus
ce roc en sa force,

c'est là qu'il arrive
dans l'inconnu,
son pays même,

où la vie est choisie,
accueillie
comme un enfant
délivré de son abîme,

c'est là qu'il chante
sa complicité
avec l'ours, le lion,
le léopard des neiges,
le cèdre et ses pommes
aux perles de sève
qui donnent
par enchantement
un vrai désir de respirer !

C'est là que du silence,
il devient mère
d'un fils qui n'osait
encore se lever !

Et c'est dans cette brisure,
cet effondrement salvateur
qu'il ouvre largement son coeur
à la recherche
de tous les mercis,

merci pour la nuit
qui broie
et la porte qui se ferme,

merci pour
les amours impossibles
qui mènent aux profondeurs
du diamant,

merci pour
l'égarement sans lequel
il n'y a pas de retour,

merci pour
la danse avec la mort
qui donne splendeur
aux aubes bénies,
où le chant de vivre
est retrouvé, fontaine
qui coule par surprise,

merci pour
tout ce qui a été,
de l'ombre verte
des mélèzes
au visage absent
qui s'efface
sous la terre,

merci pour
tout ce qui vient
qui sera le signe
et le maître de la noce
toujours offerte !

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