lundi 2 avril 2012

Il ouvre les yeux

-1-

Etre en cela,
aucune question
pour l'océan
de blancheur
du cerisier,

déploiement
dans le silence
avec la danse
des moucherons
qui reprend,

pistils noirs,
points d'exclamation
dans le calice
en sang des tulipes,
accueil seulement !



-2-

Respiration du printemps,
nuage vert des bourgeons
derrière des branches noires
en bataille,
flots d'écume blanche
des aubépines
au bord des fossés,

tout halète,
se déploie
jusqu'aux bourdons aveugles
qui se heurtent aux fenêtres !

-3-

Les houpiers des hêtres
murissent violets
sur la colline tâchée
de la fraîcheur
des plus précoces feuillages,

unique mouvement
qui ne se reprend pas !

Il écoute avec tout son corps
ce désir du plus vaste !



-4-

Inachèvement,
failles où se cachent
les graines
de l'obscur appel,

plus vaste
où il n'y a
que vie qui chante,

passage ou effraction,
surgeons des lavataires
ou des framboisiers
au pied des branches mortes,

affres ornées de silence,

Un feu appelle ses flammes
parmi les fleurs et les arbres !



-5-

Il ouvre les yeux
encore plus fort,

regarde ses mains-fleurs
qui veulent dessiner
l'hymne du monde
où ruissellent des paroles
que seuls les enfants
comprennent !

-6-

Il ouvre les yeux,
voit sa chaise
qui tourne autour
du soleil,

et les galaxies
qui s'éloignent
sans peine,

et le sang, la sève
qui coulent
en toutes veines,

et les oiseaux
qui vont et viennent
brindilles au bec
pour nicher
dans les glycines
ou les chèvrefeuilles !

-7-

C'est le printemps rayonnant
qu'il accueille
en posant son crayon
pour suivre le paysage
qui danse entre les branches
du bouleau orné
de feuilles limpides
parmi les notes fluides
d'un piano !

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