S'il n'avait plus rien à écrire,
il resterait là devant
les arbres qui dansent,
devenu lui aussi
silence qu'agite le vent
avec au coeur l'errance
qu'abrite toute vie !
-2-
C'est bien ainsi
que tout se termine
dans le jour qui vieillit,
paupières closes,
bouche scellée
d'où nul secret
ne sortira plus,
mains jointes
comme pour signifier
l'unité tant attendue !
-3-
Vanité des vanités !
Comme un envol d'étourneaux
ou sur le bord d'un vase
une goutte d'eau
qui bientôt glisse et s'évanouit !
Reste le ciel clair
dont la clarté est joie
même sans le chant d'un poème !
-4-
Pendant qu'il écrit
il se perd dans le vert
des feuillages qui s'offre
à son regard !
Qu'a-t-il donc tant cherché ?
Il écoutait une voix
toujours plus intérieure
pour échapper à la nuit
qui est amertume d'être
un désert sans fruits !
-5-
Mais qu'était son chant
devant celui de l'univers ?
Balbutiement d'un enfant
qui guette un sourire
sur le visage de sa mère ?
Enchantement d'être
le maître des mots
qui jamais n'auront
la densité d'une étoile,
la grâce d'une abeille ?
-6-
Que tout retourne donc
à sa juste place !
Combien de livres dorment
sur ses étagères ?
Combien jauniront,
disparaîtront ?
Combien de pages,
de phrases, de signes
s'effaceront à jamais
pendant que le merle du soir
triomphera loin des hommes ?
-7-
Qu'il garde seulement
en lui le désir de vivre
accordé à cette noblesse
qu'abrite un coeur sensible,
toujours quitter
les terres familières
où la flamme meurt,
cela suffit !
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