dimanche 24 juin 2012

Nos ombres



Il y a toutes ces réactions aux offenses de l'existence que l'on refoule; on avale la gifle qu'on aurait dû rendre, mais on ne la digère pas. C'est l'ensemble des impulsions essentielles et des réactions existentielles qui forment ce qu'on appelle l'ombre. Cette ombre se personnifie plus ou moins en nous-mêmes.

C'est ainsi que je demande à chaque femme qui vient me voir: "Avez-vous déjà rencontré la sorcière en vous-même? "
"Moi, une sorcière...?"  Mais plus cette femme a l'air étonné et plus elle a en elle une sorcière!

Et à chaque homme je demande s'il a déjà reconnu le loup qui l'habite? Vous rencontrez un homme et vous avez envie de le mordre, mais en lui serrant la main vous direz: "Je suis content de vous voir!"

Nous vivons tous dans des mensonges extraordinaires parce que éduqués dans une éthique de comportement. Ce qui est bien nécessaire.

(...)

C'est ce qui m'intéresse dans mon travail, c'est la vérité vécue, c'est l'être authentique. Ce qui ne veut pas dire qu'on doive aller jusqu'au crime si on ressent en soi une agression. Mais on doit accepter l'ombre. Accepter l'ombre ne veut pas dire qu'on doive la vivre. Être authentique c'est accepter de voir  qu'on est ce qu'on est et pas ce qu'on imagine être en regardant son personnage dans un miroir.

"Le centre de l'être"
Karlfried Graf Dürckheim

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