dimanche 24 juin 2012

Proche de la déchirure

-1-

Dans cette absence disparu
près des nuages immobiles,
il suit une hirondelle
qu'aucune fenêtre ne retient.
Les feuillages sur la colline
se balancent avec douceur.
Ailes luisantes, un corbeau
passe et repasse !
Volée de cloches lointaines !

-2-

Si on lui demandait
ce qui l'habite intérieurement,
il y aurait une litanie
de voix humaines
qui se rassemblent
et cherchent un passage
dans la mer du ciel
comme les frêles hirondelles
de ce dimanche laiteux.

-3-

Rien d'autre que des voix !
Voix souvent
qui ne comprennent pas,
voix perdues sans appui
et dont il est le compagnon,
voix qui se délivrent
de l'effondrement,
ruines et cendres
auprès de l'unique fleur
qui joue avec la lumière !

-4-

Voix passées au crible
de l'angoisse qui cherchent
des visages où reconnaître
leur nom d'homme
et vont brisées seulement,
crécelle au coeur,
dont on s'écarte
invisiblement !

-5-

Il est avec ses voix
si proche d'une naissance
lorsque l'élan de l'enfant
est accueilli d'un simple
sourire radieux
et que profondément
le fil se renoue
entre les vivants et les morts !

-6-

Tout se pardonne alors
dans un cercle qui se referme.
Le vent a emporté
les dernières lettres
d'un pourquoi sans réponse !
Ne reste plus que noblesse
des feuillages qui dansent !
Il pose sa tête doucement
sur l'épaule d'un monde
où il fait bon !

-7-

Il écrit ces quelques mots
avec son dénuement.
Il écrit humain
comme on goûte du pain
et boit un verre
d'eau fraîche
au sortir d'une fièvre,
habité de silence,
proche de la déchirure
où l'on respire enfin !


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