lundi 2 juillet 2012

Un peu plus nu

-1-

A l'abri de la pluie
pépient les moineaux.
Ciel gris en panache
quelques nuages figés !
Vert-sombres les feuillages
sans un souffle de vent
ne peuvent s'ébrouer !
Passages sonores
des pneus de voitures
sur l'asphalte mouillée !

-2-

Il ne guette plus
un rayon de soleil.
Seul compte celui
qui se lève à l'intérieur,
loin de la pieuvre
et de ses tentacules !
Seul, avec la seule lumière,
noyé en ce gouffre
sans coins et sans rebords
il n'a d'autre issue que
de veiller à ce que
cette flamme ne s'éteigne !

-3-

La pluie de plus belle
essaye de laver la colline.
On entend sa plainte,
sent son odeur de bois mouillé.
Les oiseaux se sont tus.
Des hommes s'affairent
derrière leurs fenêtres
ou meurent peut-être
sans main pour les rejoindre
sur un lit d'hôpital !
Lui garde cette lumière
qui éclaire même
sous la mer !

-4-

Les chants des oiseaux reprennent
à la faveur d'une éclaircie.
Grondement d'un camion
qui peine dans la côte !
Quelques minutes
avant la fin du temps
se sont encore écoulées !
Il est un peu plus pauvre
un peu plus nu,
n'a plus guère d'endroit
pour se cacher !

-5-

Il lui semble avoir
usé beaucoup de mots
sans jamais trouver
celui qui le comblerait !
Raclement d'une pelleteuse !
Rafale d'un marteau piqueur !
Un merle s'égosille
entre deux gouttes,
et lui, où en est-il ?

-6-

Un silence monte
et envahit tout.
La pluie enfin a cessé.
Il s'imagine mille visages
dans les rues de la ville
qui vont et viennent
perdus en leurs histoires.
Lui n'existe plus
mais n'en éprouve
aucune tristesse !

-7-

Il devient doucement
regard sans jugement,
large comme une lueur
qui se perd entre mer
et bancs de sable,
conscience qui n'a plus peur,
trouve douceur
jusqu'au coeur des choses,
délivré des murailles,
amoureux simplement !


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