dimanche 29 mai 2011

Matin de mai I

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Silencieuse plante sans nom, au bord du sentier qui mène au Haut-du-lièvre, parfaite en sa forme. Elle est, simplement. Plus haut, à côté d'une maison, un enfant, cheveux noirs, joue au ballon, entouré de pins qui semblent soutenir la voûte pure du ciel. On pourrait croire avec les hirondelles qui s'éloignent par jeu des arbres luisants de lumière, que tout est tranquille !



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Chacun et chaque chose ont retouvé leur place. Nul piétinement ! Un homme écrit et suit des yeux la trace blanche d'un avion à réaction. De l'autre côté de la rue, une femme blonde nettoie les vitres de sa cuisine. Sans doute désire-t-elle que la lumière rentre à flots ? Des peupliers et des hêtres se balancent à droite, puis à gauche, mais c'est avec une telle douceur que le vent semble n'y être pour rien.



-3-

D'ailleurs il arrive qu'une seule feuille tremble dans le soleil, alors qu'il n'y a aucun souffle d'air. Elle danse alors presque frénétiquement. Prient-elles ses feuilles pour la douceur du regard de l'homme ? Il reste là, immobile devant ce balancement. Les feuillages prolongent sa paix qu'il ne comprend pas.





-4-

Paix qui rejoint l'abeille qui vaque à son pollen, ou le papillon qui applaudit à deux ailes les roses joufflues où ivre-morts de parfum, des scarabées verts s'endorment ! Paix d'un jour de mai où dans les allées du marché ne demeurent que les éclats de voix joueurs des marchands à leur étal. C'est comme si tous ces visages, du plus enfantin et transparent au plus raviné, voulaient laisser être la lumière !


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