vendredi 19 août 2011

En ville

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L'oiseau passe et repasse. Un avion a laissé sa trace dans le ciel et le soleil du soir illumine le côté droit des arbres de la colline. Les marronniers brunissent déjà. Le hêtre pourpre devient plus sombre.

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Il est de nouveau en ville, loin des eaux blanches et des schistes noirs de la montagne, très loin du cri du chouca qui creuse encore plus l'espace, entre les parois de calcaire de la tête d'Aval et les tenailles de Montbrison.



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Seul sur une chaise d'osier, le regard ouvert, sans intention particulière, il écoute la musique de Philippe Glass pour le film, "The Hours". Avec le soir, les arbres se mettent à vivre avec une brise légère, et lui vit aussi, accompagne ce frisson dans la lumière qui faiblit.

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Il imagine un enfant assis à sa place. Lui s'approche, pose doucement sur son épaule un main qui vaut toutes les paroles et l'enfant s'abandonne, les yeux ouverts, émerveillé devant les filaments blancs qu'un mouvement inconnu a peigné dans le ciel !



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La main perçoit ce qui voudrait se dire, au plus profond des entrailles, souffrance et louanges tressées ensemble ! L'enfant ferme les yeux, porté par la musique, au dessus du vide, au dessus des maisons. Il entend son vrai nom, visage qui sort de l'eau noire et respire !

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Seul, sur sa chaise d'osier, il n'est plus seul. Et juste au moment où il écrit ce mot il voit l'éclair gris de deux pigeons ramiers qui disparaissent derrière l'immeuble d'en face. Il ne peut plus être seul, comme on se noie au bords d'un puits, puisqu'il respire sa vie, lui dit merci, comme envahi !

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