Deux lièvres
dans une lumière
d'après l'averse
jouent à se poursuivre
et disparaissent
parmi les fleurs de trèfle.
Surprises dans
leur gîte de passage,
les oies sauvages
d'un coup d'aile
s'échappent vers l'étang
avec des cris stridents.
-2-
Il marche sur un chemin
qui se perd près
de nuages en enclume
traversés de rayons.
Il marche entre
ciel et terre,
près des fleurs
fugitives des fossés,
aimerait trouver
enfin paix profonde.
-3-
Près d'une croix
en pierre, marquée
d'un "va et espère",
Il ne sait où il va
et ce qu'il espère.
le vent dans les branches
de saules argentés
forme des vagues
et chante comme la mer.
Au coeur des champs de blé
les alouettes s'entêtent
à lancer leurs flèches
vers la voûte céleste.
-4-
Au bord de plants de maïs
qui dansent la gigue,
des achillées jaunes
sont des étoiles
dans un ciel vert
de feuillages qui frissonnent.
Visage fouetté
par la pluie,
il aperçoit
deux demoiselles
cigognes endimanchées
qui méditent
le bec baissé.
-5-
Le soir dans la lumière
qui se couche
et forme sur l'eau
un chemin d'or,
il laisse la barque
d'un pêcheur solitaire
lentement disparaître !
C'est comme s'il
avait déjà tout oublié,
que dans sa mémoire
-6-
Maintenant qu'il est
revenu immobile
à sa fenêtre,
demeurent :
le visage de la cafetière
de l' "Etoile de Lorraine"
et sa réflexion étrange
de vieille femme usée :
"Dieu ne veut pas de moi
et le diable me craint !",
Les villages traversés
toujours endormis,
l'eau miraculeuse
qu'il n'est plus
possible de boire !
-7-
Ou le ciel
qui envahissait les champs,
se glissait entre
les herbes et les épis,
défilait dans les flaques
pièges à lumière !
Oui, la vie sans cesse,
un passage incessant,
et le vent qui respire
au lisière des forêts
à l'ombre emprisonnée !
Que reste-t-il
quand déjà
tout s'efface ?
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