vendredi 24 août 2012

Tendre vers

Si quelqu’un me déchirait en mille morceaux, chaque morceaux de moi dirait qu’il aime.
Chris Lubbe
Ces paroles sont d’un Sud-Africain profondément spirituel. Comme beaucoup de gens, cet homme a grandi sous l’apartheid. Il dit avoir appris de ses ancêtres à ne jamais garder de rancune ni de soif de vengeance, car la haine ronge le cœur et la vie, avec un cœur malade est impossible.
On est tous confronté un jour au dilemme suivant : celui de ressentir la douleur de vivre sans la renier ni se laisser définir par elle. Au fond, peu importe la blessure -apartheid, cancer, abus, dépression, dépendance-, quand on est réduit à l’extrême, on est confronté à un seul choix : devenir la blessure ou guérir.
Les mauvaises expériences sont déjà assez traumatisantes quand elles se présentent la première fois. Quand elles se produisent à répétition, leurs répercutions peuvent facilement se transformer en traumatismes à vie si l’on ne garde pas vivant notre désir d’aimer. Le plus grand défi fasse à la blessure est de résister à sacrifier sa nature aimante pour devenir cette blessure.
De l’avis de Lubbe, la nature de l’esprit humain est irrépressible. A l’exemple de l’arbuste qui continue de pousser vers la lumière même quand on le taille, le cœur humain continue de tendre vers l’amour même quand on le déchire.
Mark Nepo
 
 

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