mardi 6 novembre 2012

La nuit apporte

Nue évidence
à se tenir seul,

apparition du paysage,

odeur de feuilles mortes
qui revient de l'enfance,

la pluie éloigne
toutes choses.

Elle enlève
les dernières couleurs
du jour !

Chacun se tient
au bord du silence
qui vacille,

inquiétude
de la mésange
sous les branches
ruisselantes,

le vent enlève
de l'or
à chaque rafale !

Surprise
d'un rayon de soleil
qui rejoint la paix
des yeux clos,

massif neigeux
de nuages
à l'horizon,
en embuscade,

tout lâcher,
s'éloigner !

Vaines pensées,
livres empilés
qui ne contiennent
que des mots,

chacun se croit
à l'abri derrière
la croix de sa fenêtre,

près d'une lampe
qui appelle
dans la nuit de Novembre.

Des hommes en noir
bougent leurs lèvres
sur un écran bleu,

parlent de sang
et de morts,

un chat ronronne,

une enfant attend
le regard de son père
qui doute de l'homme
rivé à ses images
meurtrières,

et la nuit
apporte ses reflets,

partout des miroirs
sombres renvoient
de la solitude !

des maisons se dévoilent,
cuisine vide
avec des bouteilles
sur la table,

chambre
au lit défait,

vieillard
aux mains croisés
qui dort dans son fauteuil !

la nuit apporte
des étoiles électriques
sur la face blafarde
des immeubles,

la nuit fait pousser
la barbe d'ombres
des arbres qui
irrite les nuages,

la nuit prépare
un souper de rêves
mystérieux
qui dès l'aube
seront oubliés,

peut-être ?


tableau de Hopper



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